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 Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent

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Tensui Ikaru
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MessageSujet: Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent   Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent Icon_minitimeVen 18 Avr - 17:43

[PV Seiren]

Arrow Sous les rais d'une ombrelle...

Les mains crispées sur le volant à s'en faire blanchir les phalanges, il avait roulé, roulé... sur ses principes bétonnés, sur tout ce qui lui semblait solide mais se révélait n'être que le ciment qui enlaidit la terre et empêche ses rameaux de pousser... Il avait fui et s'était à la fois retourné. Contre lui, contre tout ce qu'il pensait être... valable. Foutaises! Foutaises que tout cela... Les yeux plantés dans l'horizon et semblant défier les nuées lointaines, Ikaru dans cette espèce de bravoure entremêlée d'une inconscience folle finit par s'arrêter, halète doucement comme s'il venait de piétiner sa propre endurance, fissurer son voile de stalactites, écraser ses repères tel un dément démembre joyeusement le radeau qui l'aurait tôt ou tard entraîné vers le fond, un païen reconverti jette au feu ses reliques. Il se laisse aller contre le dossier du véhicule, soupire sans comprendre tout à fait ce qu'il s'est passé... Il sait juste que pour une fois il a l'impression d'être lui-même... et que c'est foutrement bon.

"Alors... Seiren."

Ce n'est pas une question, c'est une affirmation. Yûko il n'en a rien foutre: les visages vernies, les rapports convenables et policées qui lui allaient parfaitement jusqu'à présent lui font soudainement horreur. Yûko, c'est le genre de fille qui lui conviendrait comme secrétaire... une fille qu'il ne regarderait même pas, qu'il inviterait encore moins et qu'il expulserait de sa voiture avec toute la dignité dont un gentleman sait faire preuve et l'adresse nécessaire pour respirer plus librement sans avoir à s'intoxiquer de nouveau en se raccrochant à cette foutue tige fine de papier imbibée de poison.

La tête penchée en arrière, un sourire vient inonder ses lèvres comme quelque liqueur délicieuse un jour d'intense chaleur, éclairer ses traits et le faisant paraître plus jeune encore... et le sourire se transforme en rire. Frais, fruité, comme une grappe de raisin doré sur un coteau oublié qui trop mûre dévale le muret, cascade grain par grain contre les vieilles pierres d'histoires enfouies, les logis de misère...

Il finit par ramener son regard vers sa "captive", un sourire mutin obstinément accroché à sa bouche fine avant qu'il ne lui demande, d'un timbre toujours marqué par ces accents plus doux, ces élans d'une joie passagère:


"Je ne vous ai pas effrayée au moins...?"

Puis tendant une main aux doigts maigrelets, le jeune homme finit par se présenter, quelques lueurs malicieuses perlant dans ses yeux telles des gouttes d'ambres s'échappant de la plaie de l'arbre pour mieux le cicatriser et cette fossette rieuse creusant encore sa joue duveteuse.

"Je m'appelle Ikaru... Enchanté."

Aux alentours, quelques cerisiers bordant un petit chemin de terre pleuraient de soie rose les fils de leur mélancolie printanière, accompagnés par quelques oiseaux ragaillardis par l'astre généreux en cette saison clémente. Ni l'un ni l'autre ne connaissent leurs noms, coutume pourtant typiquement japonaise qui veut que l'on n'échange ce genre de confidences qu'une fois suffisamment intimes, liés le temps aidant par l'amour ou l'amitié. Qu'importe, ils le feraient à l'occidentale pour une fois, ce ne serait pas pour déranger le shingiin qui de ces contrées éloignées partageait grâce au sang et la culture la moitié de son coeur et son identité.
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Kiryûu Seiren
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MessageSujet: Re: Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent   Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent Icon_minitimeVen 18 Avr - 19:49

Elle a beau donner son véritable prénom et hurler à l’aide, c’est toujours Yûko qui intéresse les autres. La gentille Yûko, la chanteuse Yûko. Yûko pour qui tout va bien, Yûko qui rit sans cesse et sourit toujours. Les autres n’en ont rien à foutre de Seiren, de ses angoisses et de ses drames. C’est Yûko qui apporte du bonheur aux autres, qui apporte de l'argent à Izanami Records. Alors lorsque ce jeune homme qu’elle ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam l’appelle par son prénom, ne s’arrête pas au masque, elle ne peut que pleurer. Pleurer comme elle ne l’a plus fait depuis longtemps. Pleurer de joie et de soulagement que quelqu’un ait ouvert la porte en entendant ses pleurs et ses suppliques dans le noir.

Et elle sourit. Les lèvres s’incurvent à peine comme si un sourire trop franc, un geste trop brusque risquerait de briser la chimère, de la faire disparaître dans les limbes. Elle n’ose pas croire à ce qui vient de se passer. Combien de fois a-t-elle rêvé d’une main tendue avant de se réveiller dans ce lit trop grand et trop vide, ses bras n’étreignant que le vide ?

Ca avait commencé comme ça. Et puis elle avait voulu effacé ces rêves, tellement réconfortants qu’ils en devenaient douloureux, avec l’alcool. Seulement, ça n’avait bientôt plus suffit parce qu’en rentrant chez elle, il y avait son oreille qui guettait toujours la moindre présence, sa voix qui demandait encore s’il était là et l'amas pesant de ses souvenirs qui la prenait à la gorge. Parce qu’elle avait toujours été deux, parce qu’elle n’avait jamais été seule : elle n’avait pas pu supporter la situation.

A la question posée, elle répond par la négative. Ses boucles noires viennent envahir son visage alors qu’elle secoue la tête de droite à gauche, incapable de dire un mot. C’est de la joie, ou quelque chose qui a la même saveur, qui vient marquer ses joues de sillons humides et déposer son sel sur ses lèvres.

La main hésitante qui se tend, se referme sur sa jumelle et ne veut plus la lâcher. Comme un enfant qui apprend à marcher et trébuche, elle s’y accroche sans vraiment oser le faire. Son regard remonte le long du visage juvénile et fixe les iris opiacés étrangement adoucis par ce sourire.

- " Enchantée. Je suis Seiren. "

Les convenances japonaises, Seiren en fait des confettis et les jette au feu. Cette main dans la sienne dégage plus de chaleur que toutes les étreintes, les condoléances, les mots gentils qu’on lui a dit parce qu’il convenait de le faire. Alors pour lui, elle sera juste Seiren. Elle ne sera pas Kiryûu et encore moins Yûko. Même si elle ne laisse pas tomber ses barrières, elle abandonne les sourires artificiels et les rires convenus. Elle accepte de faire des faux pas, de laisser voir ses cicatrices parce que lui n’attend rien d’elle. Parce que malgré leurs différences, elle croit voir des blessures encore vives chez lui, elle le sent à la fois semblable et dissemblable à elle comme un reflet brouillé par l'ondée et ça la rassure bêtement.

Et puis soudain, ses doigts libèrent leur prisonnière alors que la jeune femme descend de la voiture, qu’elle la contourne pour ouvrir la portière d’Ikaru.

- " Aujourd’hui, il ne pleut pas. C’est dommage, j’aime la pluie. Mais nous pouvons nous promener, qu’en dîtes-vous ? " propose-t-elle.

Si nous n'avons plus d'ailes pour nous envoler, à ce moment-là, nous n'avons qu'à marcher : on peut avancer pas à pas, semblent dire ses prunelles d'encre.
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MessageSujet: Re: Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent   Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent Icon_minitimeSam 19 Avr - 13:28

Ce n'est pas le printemps et ses cascades irisées de pétales de fées, ce n'est pas ces sentiers disparus qui vivent au rythme des pas de deux inconnus qui en les redécouvrant se retrouvent mieux encore... C'est mieux que cela, plus intime encore, secret et diffus comme un voile d'aurore, comme un tourbillon de saisons qui se chevauchent et s'entremêlent... Cette main glissée dans la sienne n'est plus que velours, la lame de feu, les larmes de fiel sont devenues jouvencelle éperdue, triste ménestrel.

Un instant son coeur se serre alors qu'elle part...
Un souvenir le presse et le broie, pantin des années enfuies sans rien faire pour retenir sa vie... Les adieux, les abandons, les trahisons... Mais s'il baisse cette fois les yeux, ce n'est que pour mieux lever son regard vers la princesse aux atours fissurés.


"La pluie... je n'aime pas quand le ciel égrène une mélodie monocorde. Profitons des contrastes."

Il est fou...
Fou...

Malgré les plaies entretenues, malgré les rictus cynique qui tordent la bouche, se jouent d'elle comme le vent du voilier, faisant voguer les lèvres entre sévérité et amertume, le voilà qui décide de s'en remettre à elle pour le guider. Deux enfants maladroits ont deux fois plus de trébucher...

Mais...

Au moins peuvent-ils s'aider, se soutenir lorsqu'ils sentent l'autre faillir, trouver une main tendue lorsqu'ils n'osent plus se relever, se révéler, découragés...
Au moins peuvent-ils apprendre à marcher à deux

Il referme à son tour la portière, abandonnant sa veste et sa mallette sur le dossier, verrouille la voiture à clé avant de fourrer négligemment lesdites clés dans la poche de son pantalon de toile noir. Il se tourne vers Seiren et hésite...

Lui offrir son bras? Marcher juste en silence, côte à côte en savourant la beauté de l'instant?

Il est difficile de réapprendre à vivre... Et il se sent soudain si fragile.
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MessageSujet: Re: Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent   Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent Icon_minitimeDim 20 Avr - 9:04

Ils offrent un étrange tableau. Lui, ange tombé du ciel. Elle, princesse tombée de sa tour d’ivoire.
A trop regarder la vie, elle et ses faux-semblants, ses ronds de jambes, ses mains offertes. A trop espérer que peut-être un jour, on pourra poser un pied en bas... A trop se pencher pour admirer ce Théâtre, cette Scène. Ils sont tombés.

Personne ne les a appelés. Y a-t-il seulement eu, un jour, quelqu’un pour regarder plus haut que son nombril ? Pour constater l’existence de ces enfants trop curieux ? Le ciel est pourtant si grand.
Mais tant pis. Qu’importe les autres, qu’importe le monde. Ils se construiront sans eux, ils apprendront. Elle sait que si elle n’est pas seule, s’il y a une main dans la sienne ou juste quelqu’un qui l’attend, alors tout ira bien.

Pourtant, elle hésite, elle n’ose pas. La main s’avance mais dévie de sa course, se renferme sur la poignée d’une ombrelle que l’on déploie. Acceptera-t-il qu’elle s’accroche à ses pas, qu’un nouveau fardeau entrave ses jambes déjà vacillantes ? Elle ne sait pas. Le plus simple serait de demander… Mais remonter dans sa tour froide et vide… Gravir l’escalier sans fin de sa solitude et redevenir spectatrice ? L’effort serait trop rude, trop difficile pour son cœur fragile de princesse maladive. Alors ses doigts restent crispées sur la canne de bambou.

Elle s’avance. Mal à l’aise et soudainement pensive.
Que faire ? Quelles sont les règles qui régissent ces liens invisibles, tissés entre eux ? Il lui faudra les découvrir, les amadouer mais elle craint de les briser en tirant trop fort.

Et ces doigts qui sont soudain redevenues si froids...
Son regard ne cesse d’y revenir, ne parvient pas à s'en détacher. Seiren en oublie même de marcher. Cette main... Est-ce bien la sienne ? Quelques instants plus tôt, elle semblait pourtant si chaude.

- " Je... je peux ? "

Les iris noirs n'osent pas le fixer. Elle craint d'entendre sa réponse alors que son coeur bat si vite qu'il pourrait jaillir de sa poitrine en une pluie de fragments vermillons et aller s'écraser à terre. Elle se sent comme le coupable qui attend la sentence de mort mais ne peut s'empêcher d'espérer la grâce.


Dernière édition par Kiryûu Seiren le Lun 5 Mai - 21:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent   Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent Icon_minitimeLun 21 Avr - 5:32

Avancer, trébucher, soupir d'amant qui défaille, chute vertigineuse... et le rosier vous rattrape, vous élève lors même que la sorcière se faisant passer pour la belle vous a laissé chuter du haut de son balcon... Se tromper, mirer l'onde et croire qu'il s'agit du ciel alors que la lune est si proche... tendre un doigt pour l'effleurer, la toucher d'un regard aimant pour se voir répondre d'une caresse d'argent...

Avancer, trébucher...
Et puis se relever... avant de tendre la main à son tour.
Il hésite, la regarde, la cherche des yeux, dans ce tourbillons de questions, d'énigmes à dévêtir, de mystères à déflorer... Il sent sa gorge se nouer, son sourire se flétrir... Vaciller... tomber... La chute est toujours rude, mais tomber maintenant fera tellement moins mal... tellement moins de peine...

Alors pourquoi...?
Pourquoi est-ce que j'avance vers elle, malgré les craintes rémanentes, la méfiance, les barrières que l'on peine à dresser, laborieusement, patiemment... les barrières que l'on sait encore moins abaisser...?
Pourquoi est-ce que mes jambes me portent vers elle comme si j'étais... ensorcelé?


"..."

Les mots se heurtent, se pressent dans son esprit, il ne sait que répondre... L'angelot aux plumes de givre et aux iris impressionnistes recouverts de cette toile immaculée. Brutalement réincarné en sa terrestre enveloppe, la gorge nouée, il ne sait plus ce que cela fait...

Espérer.
Alors que la céleste princesse laisse descendre jusqu'à lui sa tresse défaite, sa natte de défaites afin de le transformer en un sentier de victoires, de défis à relever...

Ici commence ton parcours... de muse? de chevalier? Secoue tes ailes, fais tomber de ce duvet de couleur la fade blancheur unie de ces nuits de larmes et de suppliques embrasées, de solitude glacée... Transforme cette tourmente en flot d'été, sourie aux plumes de fées déposées comme autant de secrets sous vos pieds... Vois cette douceur, cette chaleur irradiée comme un signe du Temple non loin dressé.

Avancer...
Apprendre à s'éveiller.


"Ce serait plutôt à moi de demander cela..."

L'aveu est sincère, mais Ikaru ne saurait longtemps soutenir son regard... Juste le temps que ses orbes irisées viennent trouver en ces divines soeur la confirmation...

Dis-moi, mystérieuse enfant... as-tu entendu? As-tu perçu à travers ce fugitif chatoiement l'appel tremblant d'un prince qui, s'il n'a ni cheval ni brillante armure, s'il n'est pas le charmant idéal, n'est pas moins en quête de la belle qui lui corresponde... afin de trouver la force de lutter contre le dragon de cette torpeur glacée...?
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MessageSujet: Re: Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent   Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent Icon_minitimeLun 21 Avr - 13:16

- " Innovons. "

Ecrivons ensemble un nouveau scénario, de nouvelles paroles et de nouvelles mélodies. Au rythme de nos pas, de ce cœur qu’on sent battre un peu plus vite sous un soleil printanier ou de ces sourires qui s’accrochent à nos visages sans parvenir toujours à s’y fixer. Sortons des sentiers battus, des chemins que d’autres ont tracés pour découvrir de nouveaux rêves. Et surtout ne faisons pas une nouvelle fois l’erreur de nous enfermer dans un moule trop étroit, un vêtement aux mesures faites pour tout le monde et pour personne.

Toi que je connais à peine, je ne sais pas ce que tu es pour moi, ce que tu seras pour moi. Les noms des autres sont trop longs, trop courts. Incorrects. Assez de vouloir toujours tout cataloguer, classifier et ranger. Assez de vouloir mettre des étiquettes partout pour être bien sûrs de ne pas se tromper. Je peux être la princesse, je peux être le prince. Je serai Seiren avec toutes ses qualités et tous ses défauts. Je t’offre cette main et ma présence. En échange, sois seulement Ikaru. Je m’accommoderais bien du reste.


Tout ira bien.

Avec un sourire délicat, lueur vacillante d’une bougie par une douce nuit d’été, elle glisse sa main dans la sienne, penche la tête sur le côté. Elle n’est pas plus assurée que lui. Elle n’a aucun secret, aucune recette, aucune formule magique pour maîtriser cette vie parfois si compliquée, mais s’il tombe, elle promet d’être là, de l’aider à se relever.

L’ombrelle, négligemment appuyée contre son épaule, laisse passer quelques pétales roses qui viennent colorer la noire chevelure. Mais Seiren s’en moque, le soleil peut bien caresser sa peau cette fois, Yûko peut bien répéter qu’il y a ce contrat qui dit que. Ils se débrouilleront, elle a envie de jouer les enfants capricieuses et égoïstes parce que ça fait longtemps qu’elle n’a jamais rien réclamé à personne, qu’elle a été bien sage. Alors ces instants précieux, elle les enferme dans une bulle aux barrières iridescentes. Un trésor que les autres ne pourront qu’admirer de loin comme des étrangers qui guettent par la fenêtre le feu qui crépite dans l’âtre. Leur vie si réglée, si policée, elle leur laisse volontiers : qu’ils en fassent ce qu’ils veulent alors qu’on lui laisse au moins cet instant de paradis.

- " C’est le printemps. " murmure-t-elle alors qu’elle aperçoit des couples occupés à savourer leur amour.

Et pour une fois, elle ne les envie pas.
Et pour une fois, elle se sent enfin à sa place.

Avec juste cette main dans la sienne. Il n’y a pas besoin de plus.

Tout ira bien.
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MessageSujet: Re: Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent   Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent Icon_minitimeMar 22 Avr - 13:01

Un frôlement, un regard...
Encensoir.
Deux âmes, deux fantômes qui cherchent à revivre, impalpables, invisibles, malgré les cris, malgré la douleur, la rage, la haine... deux fantômes qui viennent en cet instant de trouver le repos.

C'est le printemps...
Et il lui semble que tel le noyé assoiffé, ses poumons goûtent pour la première fois à cette fraîcheur, caresse de velours pour des poumons imbibés de cette lassitude délétère... rosée d'aurore, luminescence répercutée de stalactite en stalagmite dans le palais de givre qui lui tenait lieu de coeur, le soleil se réfléchit et se perd dans ce labyrinthe hivernal, frappe les colonnes, ricoche sur les piliers, détruis la forteresse de splendeurs embaumées de pleurs, comme un fauve se glisse dans ces entrailles de gel et cherche à dénicher le prisonnier de la Blanche Muse nommée Solitude.


"Cela faisait longtemps, n'est-ce pas...?"

Cela ne veut rien dire, cela veut tout dire. C'est une esquisse qui serait maladroite, un peu trop fade, ou alors trop affirmée sous les coups plus précis d'un pinceau brandi telle une arme par le guerrier des mots soudain bien malhabile pour employer le Verbe devenu Poésie. Il goûte le silence, s'enivre de féérie, les yeux voilés encore, un sourire de vieillard qui se souvient, l'émerveillement de l'enfant qui découvre...

Innover...
Terme qui courtise l'Inconnu, alors que la créature fluette serre à peine ces doigts fins qui s'emmêlent dans les siens pour tisser un nouvel avenir plus riant, brillant et doux... Une pression qui signifie je suis là... Une pression qui signifie j'ai besoin de toi... Comme la mère se raccroche à son bambin, comme le petit vacille sans sa mère. C'est un mélange qui tire ses accords d'une harpe ambigüe aux cordes mêlées de tendresse et d'autres émois plus troubles encore.

Il ne sait plus ce que cela fait... réapprendre ce contact, cheminer main dans la main, traverser les paysages comme le passeur remarque la rivière sans vraiment s'en soucier...

Il a peur bien sûr...
Peur de mal faire, blesser, être blessé.
Mais pour une fois, sa peur la plus grande...
C'est de la perdre. Que ses doigts se desserrent, que la vie l'entraîne, loin... si loin de lui... ll ne dit mot mais son coeur se serre et vibre sous ce flux d'harmonie ancien, presque oublié... cette blanche main décidera de mon sort: sera-t-elle la prison qui enferme l'oiseau ou bien qui ouvre sa cage? Mais, même si tu me fais du mal, même si tu me fais du bien, étrangement... Je ne veux pas te lâcher.
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MessageSujet: Re: Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent   Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent Icon_minitime

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Lorsque les chemins se croisent et s'entremêlent
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