Encore et toujours les affaires... (PV Iris)

"Allô mon chéri"
"... Bonjour Maman. Que puis-je pour toi?"
"Oh, Ikaru... tu pourrais au moins me demander comment je vais..."
"Excuse-moi, je suis un peu pressé..."
"Encore cette affaire... Mais tu passes ta vie dans les affaires!"

Un soupir éloquent narra mieux que toutes les paroles la lassitude de ce brillant avocat qui commençait à en avoir assez de plaider sa propre cause face à sa mère, et lui faire comprendre qu'il n'y avait rien de monstrueux à travailler autant...

"Enfin j'ai une autre proposition à te soumettre..."
"...Quelle proposition?"
Malgré une certaine défience, sa tendresse envers sa mère était trop grande pour qu'il ne soit pas peiné au fond de la décevoir en agissant en "rat de bibliothèque" _encore une histoire de rat_ et se terrant dans ses dossiers
"Je t'ai peut-être trouvé une épouse."
"... Pardon?!!!!"

Cela faisait longtemps... tellement longtemps qu'il ne lui avait pas échappé de réaction violente.
Mais d'où lui venait cette envie subite de jouer les marieuses. Les réflexions, les sermons passe encore... Mais là ça commençait à devenir gênant.

"Ecoute, Maman... Je t'aime. Vraiment... Mais il est hors de qu..."
"J'étais sûre que tu accepterais! Merci mon chéri. Je t'aime tellement moi aussi... Je suis tellement fière de toi... Je ne veux que ton bonheur tu sais, et cette jeune fille a l'air très très bien. Tu as rendez-vous avec elle mardi midi au restaurant de l'hôtel Conrad. La réservation est à mon nom. Bisous mon grand.. et bonne chance!"
"..."

Elle avait déjà raccroché, laissant à Ikaru la parfaite impression de passer pour un abruti fini. Elle l'avait fait exprès, bien sûr. Elle savait que son fils avait horreur de ce genre de conversations et fuyait toute relation qui eut un tant soit peu l'air amoureuse _pire encore sexuelle. Pauvre garçon, s'il avait su ce qui allait lui arriver dans quelques instants...
Mais le problème se situait surtout à ce niveau: sa tendre génitrice _en passant un peu trop protectrice et préoccupée de la vie de sa progéniture_ était parfaitement au courant que son enfant, pour tout glacial, froid et distant qu'il soit, n'en était pas moins un gentleman, qui refuserait par conséquent de faire faux bond à une demoiselle. Quelle poisse.

C'est donc un jouvenceau qui, sans cette mine désabusée, presque blasée maculant ses traits ainsi qu'un orage bas et lourd couvrant le ciel de ses jeunes années, eût parfaitement pu passer pour quelque angelot innocent. La cigarette tout juste allumée trônant au coin de ses lèvres et le verre de cocktail commandé _sucré, évidemment_ n'étaient pas non plus pour aider à préserver cette image d'enfant, malgré cette jolie figure d'enfant de choeur. Qu'à cela ne tienne, il n'en était pas à son premier rendez-vous avec ce client _légèrement en retard d'ailleurs, mais vu ce qui venait de lui tomber sur le coin de la figure, c'était bien là le dernier de ses soucis. Ou au contraire, la seule chose qui aurait pu lui permettre de se changer les idées tardait à arriver...

Plongé dans son dossier, un air bien sérieux _presque austère_ pour son jeune âge, Ikaru remarqua la présence de Minoru-san au bout de quelques minutes grâce à un léger toussotement juste à côté de lui. Levant la tête, légèrement avachi mais à peine, sa veste posée sur le dossier de sa chaise, sa chemise révélant ses formes trop frêles, sa cravate dessérée, le garçon découvrit alors son client, toujours vêtu avec sa classe accoutumée. N'importe quel badaud découvrant Mr Tensui pour la première fois aurait pu le prendre pour un étudiant ou peut-être bien le fils de cet homme élégant dans la fleur de l'âge. Se levant pour serrer la main du businessman, le Shingiin était précisément en train de prononcer ces mots d'une voix douce et posée

"Minoru-san, ravi de vous voir... comment allez-vous...?"

que son regard dévia légèrement et découvrit, un peu en retrait une jeune fille absolument superbe mais pas japonaise pour un sou aux côtés de Minoru. Décidément... Certes les riches aimaient à étaler leur puissance en se balladant avec des jeunes filles deux fois plus jeunes qu'eux au bras, mais son client avait toujours évité ce genre de... démonstration face à lui. Vous allez me dire, pour ce qu'il en avait à faire... Mais enfin, ils allaient bientôt clore cette affaire, ce n'était pas le moyen de mêler à leur entretien une étrangère. Un peu parano Ikaru? Non, sans rire...

"Mademoiselle... "

Dit-il en se tournant légèrement vers icelle avant de s'incliner, d'un air qui sans être particulièrement expansif ou chaleureux n'était pour autant pas dépourvu de courtoisie.

"Je vous en prie, prenez place..."

[ Maboroshi no Hiroba :: Rues]

Assise sur un banc, près du lieu de rendez vous, Iris observait le ciel, au japon, en pleine ville, il était difficile de voir les étoiles. Elle ne pouvait plus ce tourner vers elle comme avant. C’est l’une des choses qu’elle regrettait. Un soupir s’échappa de ses lèvres. Elle vérifia une nouvelle fois son apparence, s’observant dans un miroir de poche, elle arrangea quelques mèches frivoles. Puis observa ses vêtements, le client avait fait une demande particulière. Il avait même fait livrer la tenue qu’elle portait. Un tailleur de soie rose nacré, avec un ruban, d’un rose un peu plus foncé, entourant sa taille. Elle portait de petit escarpin de la même couleur que le ruban. Ce qui mettait en valeur sa beauté naturelle, faisant ressortir son innocence.

A l’arriver de Minoru, elle se leva, lui souhaita bonsoir et s’inclina, il l’observa un long moment, c’est avec un sourire satisfait qu’il lui tendit le bras, qu’elle prit doucement, ils se dirigèrent alors vers sa voiture ou les attendait le chauffeur. Son client était un homme d’une taille correcte, s’habillant avec cette classe que possèdent les grands patrons. Assise à l’arrière elle commença son travaille d’escorte girl, comme d’habitude, innocence, douceur, naïveté était au rendez vous. Ils arrivèrent bien vite devant le restaurant-bar assez discret. Une fois à l’intérieure, Iris put se rendre compte que c’était un lieu chic et décontracté, parfait pour se détendre.

Légèrement en retrait elle suivit son client qui s’arrêta devant un jeune homme, d’environs son âge, dut moins c’est l’impression qu’il donnait, plonger dans des dossiers, elle l’observa sans mots dire. Il était mignon, elle ne pouvait le nier. Minoru toussota, faisant relever la tête au jeune travailleur. Il se leva salua son client, puis il se tourna vers elle, l’observa un instant, puis il s’inclina vers elle par politesse, celle lui rendit son salue avec grâce et s’assit près de Minoru-San qui prit la parole.

"Bonsoir Tensui-San, je vous ai demandé de venir pour parler des dernières modalités de l’affaire. Je dois avant tout vous remercier du travaille que vous avez accomplit, vous avez été remarquable…"

Iris écoutait, que ce soit vraiment le cas, étant près de la fenêtre, elle observa l’extérieur, puisqu’il parlait affaire pour un petit moment autant attendre un peu. Elle savait qu’au bout d’un moment il lui faudrait jouer les petites capricieuses pour couper cours a leur discutions. Iris se perdit alors dans ses souvenirs, pendant un cours instant elle se voyait en Allemagne avec ces parents pour des vacances, Lorsqu’elle sortie de sa rêverie, elle entendit Minoru dire…

"Il me reste cependant encore à vous payez vos honoraires, envoyez la facture a mon comptable. Ce sera fait sans délai…"

Iris se tourna vers les deux hommes, posant ses yeux alternativement sur l’un puis sur l’autre. Elle dit doucement de sa voix douce et calme :

"Excusez moi Minoru-San, est ce que vous aller parler affaire encore longtemps ? Si c’est le cas ma présence n’est pas réellement nécessaire…"

L’homme sourit et dit avec un sourire amuser à la jeune femme :

"Ta présence est toujours requise quelque soit le sujet Iris-chan, et tu le sais très bien… N’est-elle pas charmante ?"

Minoru se leva alors, Iris commença à prendre ses affaire pour le suivre, lorsqu’il déposa sa main sur son épaule, il lui dit alors un sourire amusé sur les lèvres.

"Non, toi Iris-chan tu reste avec Tensui-San, tu es mon petit cadeau pour le grand service qu’il m’a rendu, divertit le s’il te plait, il est si froid et austère, toujours sérieux. Aide-le à se détendre… Je sais que je peux compter sur toi pour ca… Je payerai le doble du prix a ta patronne et toute vos dépense son à mes frais… Attention ma belle pas d’excès…"

"Comme vous voudrez Minoru-San…"

Dit l’escorte un peu surprise mais avec chaleur, puis il leurs souhaita bonne soirée et s’en alla les laissant seule. Iris se tourna alors devant son nouveau client, intrigué et légèrement prise au dépourvu. Et bien cette soirée commençait bien…

Semblant capter son désir de travailler sans interférences ni interruptions, la jeune femme resta relativement discrète, observant le paysage extérieur... L'atmosphère était détendue et paisible, presque chaleureuse... Une fois plongé dans son art, Ikaru perdait sa réserve habituelle et s'exprimait avec une aisance et une éloquence naturelle surprenantes pour quiconque l'aurait vu un moment plus tôt. Il eût semblé que tout ce que ce frêle jouvenceau contenait d'émotions et de paroles dans la vie de tous les jours n'était endigué que pour mieux se déverser ainsi que le Nil en crue sur les berges asséchées afin d'y déposer son légendaire limon... Une intelligence froide brillait dans son regard d'absinthe aux reflets métalliques alors que, concis et sûr de lui, le shingiin évoquait d'une voix devenue chaude et vibrante, presque envoûtante les divers points de leur défense. Il en avait même oublié la demoiselle, qui avait au moins le mérite de ne pas les déranger par des gloussements et des jérémiades ainsi que n'importe quelle pintade, malgré l'ennui qui devait être sien à écouter ces messieurs déblatérer les détails de leur affaire.

Demoiselle qui fit de nouveau remarquer sa présence une fois l'entretien des deux hommes fini.

C'est alors qu'Ikaru se demanda s'il n'était pas tombé dans un cauchemard... Le rendez-vous arrangé par sa mère, maintenant Minoru-san qui, non content de venir accompagné d'une... courtisane? la lui refourguait dans les bras... Oh, réveille-toi mon garçon, les délires de ton inconscient ce sera pour une autre fois...

Et pourtant... force était d'avouer qu'il était bien réveillé. Ou bien Descartes avait-il raison sur toute la ligne? Non non, rappelle-toi: cogito ergo sum... je pense car je suis... Bon, si tu es capable d'émettre pour seule théorie fumeuse le fait de rêver pour expliquer comment, en une journée, tout ce que tu t'évertuais à fuir finit par te retomber dessus, c'est que tu es bien conscient _malheureusement. Magnifique... Tout bonnement magnifique. Je sais bien que je suis jeune, mais si l'on voulait bien épargner mes nerfs... je vous en serais fort reconnaissant.

C'est donc d'un air presque choqué qu'il regarda son client s'éloigner et le laisser sur place avec la jeune fille.


Ikaru n'avait jamais eu aussi honte de sa vie. Sa pâleur naturelle avait viré à un rouge incarnat soutenu, et le damoiseau ne sut que faire pendant un moment. Cela faisait tellement longtemps qu'il avait réussi à éviter ce genre de tête à tête... que dire? Que faire...? Oh mon dieu, mais quel abruti, voilà qu'il ressemblait à une espèce de jeune puceau intimidé... Bravo, vraiment. Le virtuose du barreau devenu muet à cause d'une magnifique jeune femme... le comble de l'ironie. Et pourtant, dieu sait que des avocates bien roulées, il en avait défié, sans même sourciller ou se démonter un seul instant.

Chopant une cigarette et l'allumant pour tenter de reprendre contenance, Ikaru inspira longuement avant de recracher un long jet de fumée... Bon, déjà commencer à se calmer ou il allait finir par ressembler à un cardiaque. Ensuite, la regarder dans les yeux...

Et c'est là que le surprit la vision d'une jouvencelle perdue et tout aussi désemparée que lui. Troublé, il abaissa de nouveau rapidement sur son regard curieux le voile de sa blanche paupière, frémissement de neige sur les ramures piquetées d'éclats d'écailles...

"Je..."

Le jeune homme trouva, les kamis savaient où, le courage de planter ses iris dans ceux de l'étrangère, détaillant pour la première fois leur couleur... Soupirant légèrement, non pas de lassitude, mais comme si sa poitrine fût prise dans un étau, l'avocat laissa planer un instant de silence, comme une voile tendue par le souffle de vent se relâche un peu l'atmosphère sembla se détendre, de manière presque impreceptible mais néanmoins réelle...

"Je suis désolé pour cette surprise. Vous savez... Je n'ai pas l'habitude de ce genre de situations, alors... Bien qu'il soit malpoli de refuser un cadeau... Je ne vous retiens pas si vous désirez rentrer chez vous..."

Le rouge commençait de nouveau à regagner ses pommettes ainsi qu'un rossignol découvert après avoir modulé sa mélodie au travers le rosier grimpant célébrant l'amour secret de deux amants... Il savait parfaitement que ses paroles pouvaient paraître froides ou blessantes, même si pour une fois il n'avait pas souhaité heurter son interlocutrice. Mais c'est à dire que... Il avait tellement à faire... et puis il avait prévu de travailler sur... Oui, il travaillait comme un forcené, enchaîné à la galère qu'il s'était seul confectionné. Qu'est-ce qui l'empêchait pour une fois de s'amuser un peu... ? Mon dieu, mais tu divagues mon vieux!

"Néanmoins, il se peut que vous ayez des problèmes si vous êtes amenée à rentrer trop tôt, et je crois que Minoru-san n'apprécierait pas que je rejette son... "présent". C'est pourquoi, s'il est nécessaire que je vous serve d'alibi et que vous n'avez nul endroit où vous réfugier je resterais auprès de vous. Ne vous inquiétez pas, je suis de toute façon, selon ses dire et ceux des autres "froid, austère et sérieux..." "

Un sourire discret et amusé creusa une fossette dans la joue du garçon alors qu'une légère lueur conférait à sa prunelle quelques étoiles volées à un azur oublié.

"Vous pourrez toujours... je ne sais trop... lire, écouter la musique, profiter de l'ordinateur pendant que j'étudierais mes dossiers. Vous aimez la musique...?"

Simple courtoisie? Ou réel intérêt, découlant d'une curiosité naissante? Pour un être à ce point enfermé derrière ses barrières, la première réponse était la plus probable... Mais, mystérieusement, sa voix n'était pas redevenue aussi tranchante et glacée que de coutume.

Minoru était vraiment partie, la laissant avec cette inconnue, qu’elle était censée divertir. Un peu dépasser par les événements, la jeune femme observa un instant son nouveau client du moment. Il avait l’air aussi désorienté qu’elle, lui non plus n’avait pas prévu qu’une telle chose arriverait. Il avait l’air complètement perdu dans ses pensés. Leurs regards se rencontrèrent, pour le détourner quelque seconde plus tard. Apparemment il était tout aussi troublé qu’elle… Comment ce nommait il déjà ? Ah oui Tensui-San… Si elle arrivait à le divertir convenablement, peut être fera t-il appel à elle de temps en temps. Ainsi Iori la laisserait respirer un peu avec ces questions de virginité, fierté et autre… La voix douce et hésitante de Tensui brisa le silence qui était entre eux… A nouveau les yeux de la jeune femme rencontrèrent ceux de l’avocat.

Ca pour une surprise s’en était une c’est sur… rentré maintenant ? Elle tiqua légèrement. Si Iori était dans son bureau elle risquait beaucoup et surtout de reprendre cette discussion futile sur les sacrifices qu’elle devait soit disant faire… Et puis Minoru-San avait formulé une requête qu’elle avait acceptée. Et puis, Tensui ne devait pas être si terrible qu’il le dit. Il était déjà très mignon, ce qui lui donnait des points. Ah ! Il se rendait compte des petit ennuis que cela apporterai à Iris de rentrer trop tôt… Non, définitivement non, autant rester avec ce mystérieux, froid et austère avocat, comme disait Minoru. Que de rentré tout de suite reprendre ces disputes avec Iori…

Iris observa attentivement son interlocuteur, plus il parlait et plus il l’intriguait, elle avait, pour une obscure raison, envie de rester pour en connaitre davantage sur lui. Après ce que venait de dire Minoru, il n’avait pas du tout l’air de l’homme qu’on venait à peine de lui décrire. Timidité, douceur et léger sourire était au rendez vous… Peut être est il ainsi que pendant les heures de travail. Ce qui est assez normal pour un avocat n’est ce pas ? L’escorte sourit à son tour, et dit de sa voix calme et douce :

"Et bien… Cela ne me dérange pas du tout de resté avec vous, je suis juste… Surprise, Minoru-San ne m’a jamais habitué à ce genre de chose, c’est bien la première fois que ça arrive… J’ai juste était prise au dépourvu. Ce serai de mon point de vue, plutôt à moi de vous demandez si vous voulez que je reste, après tout vous n’avez pas demandé à avoir la compagnie d’une escorte girl…"

Un léger rire franchis ses jolie lèvres roses, elle passa sa main sur les mèches brunes qui retombait sur son visage, les écartant en douceur. Ses joues étaient légèrement roses. Elle détourna un instant son regard avant de regarder à nouveau l’avocat :

"Vous savez Minoru-San exagère toujours un peu, il vous voit souvent pour le travail si j’ai bien comprit, et vue votre sérieux il à dut se dire que vous n’avez pas souvent l’occasion de vous divertir. Il a donc pensé à moi, en se disant que je serais parfaite pour cette tâche, afin que vous changiez un tant soit peu, les idées, tout du moins un minimum. Mais cela ne me dérange pas le moins du monde…"

La jeune femme se détendit, essayant de se mettre un peu plus à l’aise sur son siège, puis elle se servit un verre d’eau, l’amena à ses lèvres et but le liquide transparent avec délicatesse, posant son verre elle reprit :

"Pour répondre à votre question. Oui, j’aime beaucoup la musique, d’ailleurs j’aime aussi danser, l’un entraine souvent l’autre… Et bien c’est comme vous voudrez. Mais je pense que nous devrions manger un peu avant de partir… Je suppose que vous n’avez pas encore mangé… J’aurais très bien put faire quelque chose moi-même. Mais je ne sais pas faire de plat japonais. Je crois qu’on peut emporter pas loin d’ici si vous préférez …"

La jeune femme croisa les jambes, calant son dos contre le dossier, un petit sourire sur les lèvres. Elle croisa les bras et reprit la parole avec son sourire :

"C’est à vous de choisir… Personnellement j’ai bien envie de voir si ce que Minoru-San dit vrai… Mais pour l’instant il a totalement tord, vous n’êtes ni froid, ni austère… Peut être un peu sérieux, mais ce n’est pas quelque chose qu’on devrait vous reprochez… Et puis vous avez vue juste, je ne peux pas rentrer toute suite ma patronne ne serait pas très contente."

"Alors restons un peu..."

De nouveau un léger sourire, plus courtois cette fois, alors qu'il tente de ne pas tenir compte des remarques de... il avait failli penser sa cliente. Déformation professionnelle, à force de ne côtoyer des gens que dans le cadre de son boulot. Enfin de là à la considérer comme une callgirl, merci mais y a des limites à l'horreur. C'est... une femme _oui, ça merci, on avait remarqué_ charmante _non, sans rire..._ et qui discutait avec lui. _... Alors vraiment, là c'est la palme. De mieux en mieux mon pauvre vieux.

"En ce qui concerne heu... les détails culinaires Il tentait désespérément de se rappeler ce qu'elle avait pu lui dire alors qu'il se forçait à fixer son verre de cocktail (accessoirement vide) comme un chevalier de la table ronde contemplerait le Graal ou encore un curé la sainte Vierge... tout mais ne pas regarder ses courbes tel un vieux satyre lubrique. nous pouvons manger autre chose que la cuisine nationale. Personnellement j'ai même une préférence pour la gastronomie occidentale, selon mon humeur évidemment. Il y a près de chez moi un très bon restaurant français. Néanmoins, comme cette proposition pourrait être mal interprétée, je pense qu'il serait préférable de prendre un plat à emporter puis s'installer dans un parc... cela vous tranquillisera sûrement plus qu'un repas où vous passerez votre temps à vous demander "quand est-ce que ce pervers se décide à m'inviter chez lui pour que je puisse refuser"

Alors là, je vous laisse imaginer la scène. Ikaru parlait avec cette même... "efficacité" coutumière (soyons concis s'il vous plaît) quoique le comique de la situation le rendait aussi à l'aise qu'un pingouin dans une forêt tropicale ou une tribu amazonienne, ce qui avait tendance à le faire diverger. Bon, allez, un peu de sérieux je vous prie. Je veux bien être aimable, mais de là à passer pour un handicapé de la vie (dire qu'il ne s'en rend même pas compte... -_-"). Soit dit, ce cher avocat débitait d'un air relativement concentré, ou plutôt concerné... des plaisanteries; ce qui le rendait, d'un certain point de vue, plus amusant, que s'il se fût essayé à faire de l'humour (la somme de toutes les peurs...!)

"Mais la galanterie veut que je vous laisse décider le programme de cette journée. Ainsi, considérez que vous êtes libre de faire ce que vous souhaitez."

Ikaru avait la désagréable impression qu'il devait ressembler à un fauve en laisse jouant au toutou, et regrettait déjà intérieurement ses dossiers (allez, pour le caricaturer encore une fois, ça pourrait donner ceci: "Mes dossieeeeeeeeers T_T" ou encore cela: "Mon doux bureau, roi des procès..." Mais cessons ce petit jeu ici avant de perdre toute crédibilité et nous égarer plus avant sur ces chemins tortueux d'un esprit à l'humour plus que douteux. hum hum, donc je disais avant de me faire interrompre brutalement par moi-même) Néanmoins, peut-être par curiosité, il voulait pour une fois tenter de surmonter sa plus vive frayeur _à savoir côtoyer une personne dans un cadre relativement agréable et détendu_ et découvrir ce que cette après-midi de vacances _mot banni de son vocabulaire qui vous aurait valu certainement un "hérétique!" si vous le lui aviez jeté comme un gant au visage_ pourrait bien lui apporter.

Le shingiin avait en outre une autre raison d'accepter _et ce n'était pas pour les beaux yeux de sa (**** j'ai encore failli dire cliente)...sa... son "amie", ne lui en déplaise. Non, il voulait mieux appréhender cette histoire de rendez-vous arrangé, et quitte à devoir subir un repas en galante compagnie, au moins être capable de soutenir une conversation. Le frêle jouvenceau surmonta donc ses craintes, et prit sur lui pour ne pas s'enfuir comme un dératé en criant "au secours, on me force à rester avec une femme qui veut me divertir", ce qui l'aurait de suite couronné roi des crétins ou encore propulsé au panthéon des Saints du Ridicule.

"Alors... Iris-san. Où désirez-vous aller?"

Un nouveau sourire, plus détendu, Tensui s’obstinait à regarder son verre à pied vide, l’escorte trouvait cela amusant, rafraichissant, c’était tellement rare de voir un "client" agir de la sorte. En général ils ne se gênaient pas, observant ses courbes avec une lubricité, une envie presque palpable. Posant parfois leurs mains à des endroits extrêmement gênant, susurrant à son oreille qu’ils voulaient bien plus qu’un simple accompagnement. Elle ne pouvait que sourire, pour ensuite esquivé leurs propositions indécente, en s’en allant ou bien en les aidant un peu à boire plus que de raison.

Un restaurant français, son visage s’éclaira soudainement, Iris avait elle bien entendu ? Un restaurant français !? Il venait de dire le mot magique, depuis combien de temps n’avait elle pas mangé un plat de son pays ? Une éternité.
Elle rit doucement à la remarque de Tensui, sachaént que c'était complètement ironique, à moins qu'il ne soit sérieux. Il lui arrivait parfois de penser cela d’un client, mais en cet instant ce n’était pas le cas. D’ailleurs si c’était pervers de la part de quelqu’un de regarder un simple verre, alors elle voulait bien qu’il le soit un minimum.

Il lui laisser décider du programme de la journée, elle posa son regard sur le ciel, son petit sourire bienveillant flottant sur ses lèvres et dit doucement :

"Si votre côté… Hum "pervers" dirons nous se résume à aussi peu de chose, alors je veux bien même passer toute mes soirée à vous divertir Tensui-San"

Un sourire amuser se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle avait à nouveau posé son regard sur son interlocuteur. Pour l’instant il se montrait courtois, un peu timide, presque gentil. Et c’était de bon point pour lui. Iris commençait à l’apprécier :

"De plus vous proposez de manger dans un restaurant occidental. De quoi pardonner votre petit travers… Bien que cela ne m’aurait nullement déranger de rester avec vous ici vous savez."

Un nouveau rire franchis ses lèvres. Décidément cette après midi elle laissait légèrement tomber son masque pour montrer la vrai Iris et non pas celle qu’elle devait jouer chaque jours, chaque nuits :

"Et bien je pense que c’est une très bonne idée Tensui-San, j’adorais manger français cela fait une éternité que cela ne m’est pas arrivée. En faite depuis que j’ai quitté mon pays. Cela me rappellera de bon souvenir. Et puis surtout cela me fera du bien… Attention je n’ai rien contre la cuisine japonaise, mais la cuisine française me manque. Et puis il fait baeu aujourd'hui se serait dommage de ne pas en profiter."

Elle passa une main dans ses cheveux, cette fois c’était à elle de poser son regard sur son verre, elle rougit légèrement, elle en avait un peu trop dit, qu’est ce qu’il en avait à faire le Tensui qu’elle soit française ? Rien du tout. Hum cette conversation l’amenait à ce dévoilé, ce qui était rare chez elle. Enfin ce n’est pas très grave. Elle posa à nouveau son regard si particulier sur l’avocat et dit doucement :

"Et bien si cette petite proposition tiens toujours je suis partante. Mais attention pas de folie, c’est Minoru-San qui paye…"

Elle rit doucement, tout en observant le jeune homme, elle prenait un malin plaisir à le taquiner, aller savoir pourquoi...

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