Il y eut une détonation étouffée, puis une seconde, Il eu à peine temps de faire volte face pour voir Yummiko se faire faucher au ralentit par la rafale de 9mm. il aurait voulut plonger vers elle, mais aucun de ses muscles ne répondaient, il était pétrifié... Il aurait voulut hurler alors qu'il était lui-même transpercer de part en part et qu'une balle venait ripper sur une de ses côtes: Mais rien ne sortit de sa gorge, alors qu'il regardait toujours horrifié sa compagne s'effondrer en silence et constater que toute vie avait déserté ses traits encore joyeux quelques secondes plus tôt... Puis il y eu un son strident.
Kenshin jeta violemment son bras vers sa table de chevet et en balaya le réveil qui indiquait 5 heures du matin. Dans le même mouvement il s'était redresser en un éclair, couvert de sueur et le cœur palpitant, avec une sacré migraine. Il porta sa main sur son flanc gauche, sa cicatrice lui faisait mal, le bond violent avait tiré sur la blessure encore trop récente. Il s'assis sur le bord de son lit et caressa la moquette de sa petite chambre avec ses pieds nues, jusqu'a heurter la bouteille de whisky qu'il avait vidé la veille, enfin presque. Il saisit d'une main mal assurée la bouteille, l'ouvrit et en renifla le contenu ce qui le fit grimacer, avant de finir le fond de la bouteille en déglutissant difficilement: On disait qu'il était bon de boire de l'alcool un lendemain de cuite pour éviter la gueule de bois. L'idée de combattre le mal par le mal lui plaisait bien, encore une ironie de la vie, cependant dans le doute il prendrait un cacheton d'aspirine. Il se leva tituba sur trois pas, puis ayant retrouvé son équilibre se dirigea vers la fenêtre de son petit appartement, il en ouvrit les stores pour constater que la ville était encore plongée dans la nuit et sertie de tous ses feux: Mais c'était une heure de transition les fêtards noctambules allaient pour la plupart commencer à aller se coucher alors que les premiers travailleurs commençaient leur journée.
Il se dirigea vers la salle de bain, et se planta face au miroir au-dessus de son lavabo pour contempler son triste reflet. Il se gratta l'arrière du crane, il devait admettre qu'il avait une sale gueule, ce qui le fit sourire: Il traînait en effet une belle barbe d'une semaine, de belle valise sous les yeux et des cheveux totalement en bataille. Il se racla la gorge et cracha un gros mollard dans le lavabo, se rinça le visage a l'eau fraîche puis entrepris de se raser; Il pouvait bien faire cet effort pour son retour. Sa main tremblait encore un peu de l'alcool ingurgité la veille et il se coupa au niveau de la gorge, ce qui lui fit émettre un grognement agacé. Il espérait que la douche qu'il allait prendre le remettrait d'aplomb. Il y passa un bon quart d'heure dans un état presque comateux, puis un peu requinqué, il entreprit de s'habiller. Il sortit un costume pas trop vieux de couleur anthracite, puis tenta de faire son nœud de cravate: il avait depuis longtemps abandonné l'idée d'arriver à faire un nœud correcte: Autrefois Yummiko ajustait de bonne grâce sa cravate... Son regard s'assombrit, il s'appliqua et obtint un nœud pas trop bancal. Il enfila ensuite son holster de flanc et y inséra son P99, en ayant bien vérifier dans un luxe de précaution la sécurité. Il enfila son long manteau noir, un cadeau de sa compagne offert 5 ans plutôt lors de sa première affectation; Il chassa ces pensés nostalgiques, puis se saisit de sa plaque qu'on lui avait rendue une semaine plutôt en même temps que son arme à Yokohama, et il la rangea dans la poche intérieure de son manteau. Il ferma les yeux respira profondément, la douleur n'était plus qu'un murmure au fond de son crâne, il était fin près. Il vérifia ses poches pour voir s'il n'oubliait rien puis il sortit.
Il appela un taxi, en attendant il sortit son paquet de lucky strike et se grilla une cigarette sur le trottoir en face de l'immeuble miteux qu'il occupait temporairement, il faisait encore sombre et un fin brouillard était tombé sur la ville. Il eut a peine le temps de finir sa clope que le taxi arrivait déjà. Il écrasa le mégot sous une de ses air max blanches puis rentra dans le véhicule conduit par un petit homme râblé d'une quarantaine d'années. Il s'installa confortablement à l'arrière puis répondit au regard interrogateur du chauffeur qui le dévisageait dans le rétroviseur.
"Chiyoda, l'hôtel de police s'il vous plait."
Le chauffeur haussa un sourcil dans le rétroviseur et le détailla. Kenshin soutint simplement son regard toujours via le rétroviseur, l'autre baissa les yeux puis démarra, il ajouta sans aucune politesse.
"Bien monsieur."
Il avait bien appuyé "le monsieur", et on pouvait sentir une pointe d'hostilité dans sa voix. Kenshin n'en avait rien à faire, ça ne l’intéressait pas de savoir d’où venait cette haine pour les policiers, il avait appris à vivre avec. Il se détendit et observa le paysage, il sentait la ville vivre, il voyait sa masse laborieuse s'éveiller, se dérouiller les muscles avant de se mettre en branle et de produire afin de faire vivre cette grande cité cyclopéenne qu'était Tokyo. Il aimait autrefois cette heure coincé entre la nuit tardive et le début de matinée, il aimait être aux avant poste à ce moment de transition, ou un monde semblait en chasser un autre. Il observait les premières boutiques qui commençaient à ouvrir, les gens qui commençaient à se diriger vers le métro ou vers les abris bus pour aller au boulot. Il était lui-même dans ce cas la, il songea qu'il aurait put tout arrêter un an plus tôt, changer totalement de vie, travailler dans le cabinet de son père... Mais il ne pouvait s'y résoudre, ce n'était pas sa vie, et puis cela aurait été admettre la victoire de tout ce qu'il haïssait, a quoi aurait servi la mort de Yummiko alors? Il ne savait plus très bien ou il en était lorsque le véhicule s'arrêta devant l'immense bâtiment.
Kenshin régla la course au chauffeur qui marmonna quelque chose d'incompréhensible, puis s'en alla sans demander son reste. Il détailla son nouveau lieu de travail, puis se dirigea vers l'accueil. Il traversa le hall vers un des grands comptoirs ou des officiers de polices recevaient les plaintes. Il se présenta à une jeune lieutenant de police qui lui demanda de patienter le temps que quelqu'un vienne le chercher. Il s'assit alors dans la salle d'attente, enlevant son long manteau afin de ne pas le froisser et le pliant sur ses cuisses. Puis il s'installa le plus confortablement possible croisant les bras et les jambes, appuyant sa tête sur le mur de derrière, il ferma les yeux, attendant que quelqu'un s'intéresse à son sort.
Mar 19 Aoû - 7:15