Descente

Invité

La soirée battait son plein dans le grand casino royale du quartier de Meguro, rythmé par les rire et les peines des joueurs de l’établissement, aux sons également du roulement des dés et des bruitages électroniques des machines a sous, mais surtout par le flux d'argent en mouvement: Comme tout les soirs, des sommes colossales s'échangeait dans le luxueux casino, mais en dehors de quelques rares chanceux le seul gagnant serait comme toujours la banque. Tous en était conscient, et tous appréciait cette mise en scène qui leur permettaient de parader avec leur plus beau atours ainsi que la petite montée d'adrénaline procurée par les jeux d'argent.

Les tables de jeux étaient pleines, les bandits manchots étaient quasiment tous occupés et le bar était animé, la soirée débutait à peine et la recette allait surement dépasser les estimations des gérants qui s'en frottaient les mains, il fallait dire qu'il s'agissait du premier week-end du mois et que les payes venaient tout juste de tomber. Mais cette ambiance hystérique fut bientôt troublée, cela commença par un peu d'agitation devant l'entrée principale de l'établissement, on pensa d'abord a un client aviné mécontent d'avoir perdu son salaires aux jeux, puis un vent d'inquiétude souffla sans la salle principale lorsque les agents de sécurité vinrent en renforts devant l'entrée principale… Il y eut un petit flottement, puis la salle fut envahit de flics, il y eut quelques cris, alors qu'avec leurs zèle habituelle les officiers de police bouclaient toutes les entrées. Kenshin apparut au coté d'un inspecteur plus jeune: celui-ci contrastait complètement avec lui, il était plutôt grand, habillé avec un costume parfaitement coupé, portait des ray ban noirs qui le faisait ressembler a une mouche et arborait une coupe improbable qui devait tenir grâce a un flacon de gel entier, pour finir il arborait un grand sourire et semblait exciter comme s'il s'agissait de sa première perquisition. A coté de ça, Kenshin avec son look démodé et ses vieilles baskets aurait presque fait pitié, s'il n'avait pas eu cette démarche souple et décidé ainsi qu'un visage inexpressif qui le rendait en fait beaucoup plus inquiétant que pitoyable. celui-ci était ennuyé de devoir faire équipe avec un jeunot qui venait à peine de sortir de l'académie et qui semblait avoir trop regardé de série télé américaine, au moins il était a nouveaux sur le terrain.

Après avoir profité des deux premières semaines de sa réintégration pour se renseigner sur son nouvelle environnement et des forces qui le composait, il avait mis se temps a contribution pour en apprendre un maximum sur les différentes familles de la ville. Puis on lui avait demandé de se renseigner sur le clan Sensu en particulier, un indic avait alors fini par leur indiquer qu'une transaction importante devait s'opérer au casino royale ce soir la. Un homme en costard cravate plutôt costaud, l'air en rogne traversa la foule en leur direction, puis s'adressa a eux sans aucun tact:

"Je suis Mr Hasegawa, le responsable de la sécurité de cet établissement, j'espère que vous avez une bonne raison pour faire ainsi irruption! Si vous n'en avez pas je peux vous assurez que j'en référerais a votre Sup…"

Kenshin avait a peine prêté attention chef de la sécurité, ce n'était pas un gros poisson et son discours ne l'intéressait pas, il s'installa dos au comptoir du bar puis fit un signe de la tête a son collègue qui sortit une enveloppe de sa veste et la tendit au chef de la sécurité et lui lança fièrement, comme s'il en tirait du plaisir:

"Voila un mandat de perquisition signé par le procureur, selon l'article…"

* Et bla bla bla*

Il laissa le jeune Honda faire son speech. Bien sur tout était en règle, Kenshin n'aurait pas fait une erreur aussi grossière avec une organisation ayant autant de moyen que le clan sensu. Cependant il devait admettre qu'ils avaient obtenues ce mandat avec une facilité déconcertante, la base de la perquisition était assez floue il ne connaissait même pas clairement l'objet de la transaction sensé se déroulé ce soir. Mais le procureur n'avait pas été difficile a convaincre, il fallait croire que depuis que l'Oyabun était derrière les barreaux, le clan avait perdu une partie de ses appuies en haut lieu ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Le clan était dans une sale situation, les charognards avait sentie l'odeur du sang et il n'aurait pas été étonné d'apprendre qu'un autre clan soit a l'origine de tout ça, prêt a se tailler la part du lion, certain devant même espérer une guerre des chefs au sein du clan pour décider de la succession. Malheureusement personne ne semblait savoir ce qui se passait réellement au sein de ce clan, c'est pourquoi on lui avait demandé de prendre le pouls du malade, voir de l'achever si cela s'avérait possible. Un policier se présenta devant lui, alors que Honda continuait de démontrer la légalité de l'intervention au chef de la sécurité qui avait été rejoints par un responsable du casino, Kenshin se tourna vers le lieutenant. Ce dernier commença à lui faire un compte rendu de la situation.

"Nous avons bouclés toutes les issues et évacués la plupart des clients de l'établissement. Tout les hommes sont en places."

Kenshin acquiesça lentement.

"Bien lieutenant vous savez ce que vous avez à faire, profitez en pour contrôler les licences de jeux et de débit de boisson, et ne négliger rien…"

L'officier salua puis parti passer le Casino au peigne fin. Kenshin se retourna puis regarda derrière le comptoir, sans aucune gêne il saisit un verre propre puis se versa un fond de whisky écossais particulièrement onéreux, il s'adossa à nouveaux contre le comptoir puis s'alluma une clope. Il contempla la grande salle, il n'avait aucune idée de ce qu'il allait trouver, peut être même rien: cela n'avait aucune importance, il avait la bénédiction des autorités et ce qui comptait c'était de mettre la pression a ces mafieux, cette perquisition allait porter un gros coup financier a une famille qui pour ce qu'on en savait était en train de se faire lâcher de partout et n'avait vraiment pas besoin que la police s'en mêle. Il attendait juste qu'un gros "poisson" se pointe a présent.

Le sentiment d'appartenance...
à un clan ou une famille, à une confrérie ou une patrie...
Un tel sentiment se creuse une place en notre sein, y grandit doucement tel un enfant dans un ventre de femme et enfin finit par régir la plupart de nos actions.

Ikaru à ses débuts au sein du clan Sensu devait presque toujours s'identifier aux espèces de dinosaures qui surveillaient l'entrée, se mêlait assez peu au reste des yakuzas et surtout sursautait quasiment à chaque fois qu'il croisait un agent.
A présent les gorilles le laissaient passer et le saluaient même d'un signe de tête, preuve de distinction et de politesse pour un gradé, les autres membres du clan ne cherchaient plus à l'éviter inconsciemment malgré sa figure austère _figure qui depuis sa relation avec Seiren s'éclairait de plus en plus dans le même temps que son coeur_ et enfin la confiance et le respect mutuels que Sawada et lui se portaient s'épanouissaient au fil du temps, de simples bourgeons se faisant fleurs.

Oh, certes...
Ils restaient deux grands paranos.
Et entre paranos la confiance est pour le moins... limitée. Mais à leur manière, ils se fiaient aux méthodes et au savoir-faire de l'autre. En somme, de bons collègues de travail et un duo à l'efficacité...
Redoutable.

Ikaru toqua à la porte du bureau disons... Une dizaine de minutes avant l'arrivée des gêneurs. Le temps d'échanger les formules de politesse, d'accrocher sa veste au porte-manteau et son sourire poli à ses lèvres, l'aiguille des secondes avait déjà effectué trois tours au cadran de sa montre à la symbolique astrologique.
Et enfin, après un léger silence, le shingiin entama les "hostilités"

"J'ai bien reçu votre message Sawada-san, et je tiens à m'excuser pour vous avoir fait attendre de la sorte... mais je voulais m'assurer entre autre que nous pensons bien à la même personne lorsque nous parlons d'une certaine "Iris"."

Non mais...
Iris?!!!

Je vous épargne la superbe expression qui avait figuré sur ce faciès juvénile quand Ikaru avait écouté son répondeur le matin même. La surprise l'avait pendant un instant empêché de faire montre de sa logique froide et coutumière. Un instant vite éclipsé alors qu'après réflexion l'avocat avait songé qu'il paraîtrait suspect de ne pas faire de recherches au sujet de la jeune femme... Non seulement, il délivrerait à Sawada des informations tout ce qu'il y a de plus anodin _j'entends par "anodin" celles que n'importe quel enquêteur pourrait obtenir après rechercher_ mais il préserverait également les secrets que celle-ci avait voulu lui confier en agissant de la sorte.

Quelques documents tout ce qu'il y a de plus banal dans sa besace, un pantalon à pinces et une chemise, noirs tous les deux, une allure tout ce qu'il faut entre le sobre et le décontracté, le sieur Tensui venait tout juste de prendre place après qu'on l'y eût invité et de débiter ces quelques mots... quand évidemment les flics décidèrent de s'en mêler.

Le son des machines, les cris de joie des quelques heureux gagnants, les hurlement de colère de ceux ayant tout perdu... cartes, jetons, roulettes, les sons typiques d'un casino. D'où il est, Sawada-dono ne les entend pas, mais il peut voir à travers cette grande fenêtre miroir la foule de gens qui s'agitent en bas. Jeunes ou plus mûres, ils sont pour la plupart inconscient de ce qui leur arrive, dû fait qu'ils sont à présent des éléments vivants de la grande roue des affaires de la famille Sensu. Ils sont devenu une source de revenu pour les Yakuza malgré eux. Pour certaines personnes, les Yakuza ne sont rien de plus qu'une source d'ennui... et pourtant les mêmes protagonistes ayant cette philosophie sont souvent des réguliers du casino. Ils viennent dans l'espoir de gagner gros, mais à la sortie, la maison fini toujours par gagner.

Il les observes de son poste, puis il se retourne vers l'écran de son PC portable afin de continuer à travailler sur ses dossiers. Seul dans son bureau, ses sombres prunelles posés sur les documents virtuels, le Yakuza essai tant bien que de mal de s'y concentrer, mais tant de chose hante son esprit et le tourmente. Il y a d'abord et avant tout la situation de l'Oyabun, Sensu-dono, qui de toute évidence lui met beaucoup de pression. Cependant se soir, Sensu-dono n'est pas l'objet principal de ses songes, il s'agit plutôt de cette petite Gaijin... d'ailleurs il devrait en savoir un peu plus à propos d'elle très bientôt puisqu'il attend la visite de Tensui-sama. Le Shigin semble de toute évidence avoir quelques chose à lui dire... sinon il n'aurait pas demandé à le rencontrer. Si c'était un rien du tout, il lui aurait tout simplement dit au téléphone et n'aurait pas demandé à le rencontrer. Puisque Sawada-dono devait aller au Casino pour affaires, il demanda à Tensui-sama de venir le rejoindre à cet endroit, dans son bureau. C'est privé, personne y est mis à part le Saïko-komon, donc c'est parfait. Bon il n'est pas le seul Yakuza dans tout l'établissement, mais les autres sont de l'autre côté de la porte, dans ce qu'on peut définir comme étant plus ou moins une salle d'attente pour les gens souhaitant rencontrer Sawada, mais eux ne sont là que pour des questions de sécurité. Ils sont plus ou moins les agents de sécurité raproché de notre gérant. Certes en bas, les agents de sécurité ne sont pas des Yakuza... enfin pour la plupart... et les Katagi... ignorent que leur patron est un Yakuza. Pour eux, il s'agit tout simplement d'un homme d'affaire et rien de plus... ce qui est parfait comme couverture.

Le Yakuza jeta un coup d'œil à sa montre, si Tensui-sama est ponctuel... et il l'est la plupart du temps, ce dernier devrait arriver d'une minute à l'autre. Enfin d'ici là, Sawada devrait sans doute continuer à bosser sur ses dossiers. Il regarda l'écran de son ordinateur avant de le fermer. Il retira ensuite ses lunettes puis il balança sa tête vers l'arrière tout en se frottant les yeux. Cela faisait déjà quelques heures qu'il travaillait sans arrêter sur les affaires du casino, à passer des commandes à ses fournisseurs comme il se doit de le faire deux fois par mois. D'ailleurs... parlant affaire... en principe il devrait y avoir une transaction avec des Gaijin Amerikashi ce soir... pour ceux qui parle pas Japonais... il s'agit d'étranger Américains... soit pour la plupart des abrutis avec un certains surplus de poids... mais bon ils sont des hommes d'affaires... un peu crétin, mais ils sont des hommes d'affaires tout de même. Il s'agit là de fournisseur en armement et en principe ce soir il devrait y avoir une transaction. Enfin... ils ne font qu'attendre le coup de téléphone de Sawada afin d'avoir confirmation pour l'heure et le lieu de rencontre. D'ailleurs, il devrait contacter Sakurada-sama avant, car c'est elle qui accompagne le Saïko-komon lors de ce genre d'affaires... enfin... bien que techniquement vu c'est un peu le contraire... car elle est Wakagashira.

On toc à la porte, voyant l'heure, il savait qu'il s'agissait de toute évidence de Tensui-sama. Sans se lever, il dit tout simplement d'une voix suffisamment haute afin qu'il puisse l'entendre de l'autre côté de la porte un très froid ''Entrez''. Il prit ensuite place de façon un peu plus décente dans son siège et se retourna vers la porte. Comme prévu, il s'agissait bel et bien de cet étrange protagoniste, ponctuel comme toujours. Le Saïko-komon le salua donc d'un geste de la tête tout en lui disant froidement en un murmure aussi émotif qu'une pierre tombale :

-Konbawa... Tensui-sama...

Les salutations furent rendu par le Shingiin puis le Saïko-komon lui montra d'un geste de la main un siège en face de lui. Comme toujours, nos deux protagonistes sont des êtres très bavards... hormis les salutations et les politesses traditionnel... rien ne c'est échangé. Aucun ''quoi de neuf'', aucune question à titre personnelle... ils sont toujours aussi objectif. Malheureux sont les gens trop bavard avec eux. Mais bon, la relation entre eux est assez complexe... il s'agit là de deux protagonistes très professionnelles n'aimant pas discuter de choses futiles alors vous pouvez déjà faire une croix sur les longues discutions à ne plus finir.

-Alors... avez vous ce que je vous ai demandé?

Pas besoin d'en dire bien plus, Tensui-sama savait déjà exactement de quoi il parlait, car c'était la raison même de sa visite. Normalement, hormis lorsque Sensu-dono faisait des repas en famille... soit avec tout le clan, les seules rencontres entre Tensui-sama et Sawada-dono étaient pour affaires.

Enfin, alors qu'il s'apprêtait à avoir des réponses, il observa via la grande fenêtre, l'intrusion de policier dans son casino. Une descente? Rien de bon, mais rien qu'il ne peut pas contrôler un peu. Il sorti sont portable et composa le numéro de Sakurada-sama en s'adressant à Tensui-sama.

-Je crois que notre entretien devra être reporter...

Il finit de composer le numéro de téléphone et porta l'apareil à son oreille.

-Moshi-Moshi... Sakurada-sama... c'est Sawada... la transaction devra avoir lieu ailleurs et je ne pourrai pas y être... alors occupez vous en... ja mata...

Il raccrocha après cet très brève conversation avec le Wakagashira, rangea le téléphone dans la poche de son veston et se leva de son siège avant de de diriger vers la porte. Accompagné du Shingiin, Sawada descendit afin de connaître la raison de cette visite inattendu. Toujours aussi froid et calme, il se rendit au premier étage du luxueux établissement avant de se diriger vers le responsable pour tout ce dérangement... ce qui ne fut pas très difficile à trouver puisque les clients furent évacués. Il se dirigea donc vers le policier aux allures un peu louches qui était assis au bar.

-Konbawa... je suis Sawada Kioshi... gérant du Casino... j'aimerais savoir la raison de votre présence ici.

Il n'avait pas envi de plaisanter avec eux, une descente c'est du sérieux. Il attendit donc une réponse de celui-ci. Le regard vide de Sawada, son visage placide, il n'affiche aucun stresse... sans doute parce qu'il n'est aucunement stressé. Il n'a rien à caché... enfin pas ici dans le casino. La fausse monnaie avait déjà circuler dans le système, donc la maison n'en possédait plus pour l'instant. Derrière il n'y a que les comptables qui compte l'argent que le casino possède en cette soirée, mais rien de cela est de la fausse monnaie... alors que pouvait-il avoir contre lui? Enfin, si il a quoi que ce soit à dire... Tensui est là. Il est avocat pour la famille Sensu... donc naturellement, il est l'avocat de Sawada en ce moment.

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Honda avait rejoint son ainée et s'était accoudé au bar, tandis que Kenshin toujours adossé au bar, verre de whiskey à la main et cigarette aux lèvres observait le balais incessant des hommes en uniformes qui passaient le casino au peigne fin. Jusqu'ici ses hommes n'avaient rien de trouver de bien d'intéressant: quelques grammes d'héroïne trouvées sur un client, quelques armes trouvées sur les agents de sécurité sans aucune licence, pas de quoi inquiéter le Casino. De toute façon Kenshin plaçait beaucoup plus d'espoir dans la saisie de la comptabilité de l'établissement et de la saisie des ordinateurs, il s'était également arrangé pour faire bonne mesure, pour que l'établissement soit contrôlé dans le mois par le Fisc ainsi que par l'inspection du travail, et l'inspection sanitaire… Mais ca c'était une surprise. De toute façon il se fichait un peu de revenir bredouille a se niveau la.

L'attente ne fut pas longue, deux hommes élégants s'avancèrent à leur rencontre: L'un était plutôt grand et athlétique, une détermination certaine émanait de sa personne. Le second contrastait totalement avec le premier: maigrelet et discret, il disposait tout de même de traits harmonieux. Kenshin posa son regard de fauve et les dévisagea lentement tour à tour. Le coin de ses lèvres s'étira très légèrement en une esquisse de sourire, un sourire discret qu'il effaça bien vite, dès que les deux hommes furent assez prêt pour pouvoir le deviner. Il n'eut aucun mal à mettre un nom sur le visage des deux inconnus, il se souvenait parfaitement du dossier de chacun d'eux et peu à peu sa mémoire lui retranscrivit le "cv" des deux hommes.

Le premier, le plus grand était Sawada Kioshi, 30 ans, celui-ci n'était rien de moins que le petits fils de l'actuel Oyabun récemment interpellé, son dossier était long comme le bras de Kenshin, mais son casier était quasiment vierge, personnes n'avait put le coincer mais la chance finirait bien par tourner. Sa place présumée dans l'organigramme de la famille était celle de Saiko-Komon, mais il se disait que c'était lui qui avait repris le clan en main. Si cela s'avérait exact, il se demanda s'il n'y avait pas de conflit avec le Shatei Gashira qui aurait du prendre la suite dans le schéma classique des Yakuza, mais la hiérarchie des Sensu était peut être différente. Il fallut un peu plus de temps pour qu'il reconnaisse le second homme, il s'agissait de Tensui Ikaru, la vingtaine avocat inscrit au barreau de Tokyo, pas de casier judiciaire. Ses liens avec le clan étaient assez discrets, mais il semblait que celui-ci avait pris du galon au sein de la famille, une étoile montante en quelque sorte…

Sawada se présenta puis demanda la raison de leur présence ici. Kenshin toisa de haut en bas le nouveau venu. Honda se redressa puis ne put s'empêcher de prendre la parole:

"Je suis l'inspecteur Hasegami Honda et voici l'inspecteur Ishimaru Kenshin. Nous procédons à une perquisition dans le cadre d'une enquête criminelle selon les procédures établies par les lois de 1991 sur la lutte contre le crime orga…

-Simple visite de courtoisie…"

Kenshin avait coupé sèchement le jeune inspecteur dans sa récitation, le ton n'était même pas ironique, celui-ci était monocorde. Il dévisagea les deux hommes tour à tour, puis son regard se planta dans celui de Sawada, peut être pour y chercher une quelconque faille. La salle était toujours remplie d'officiers de police vaquant à leurs occupations.

"On pourrait peut être discuter de tout ca dans un endroit… plus calme."

Il se dit qu'il était plutôt chanceux, il espérait bien tomber sur un gros poisson mais peut être pas sur l'homme le plus important de la famille sensu depuis l'arrestation du vieux, et sur son avocat bien sure.

De toute évidence, les policiers qui se trouvaient devant les sombres prunelles glacé de notre Yakuza était venu au Casino dans le but de mettre la main sur un gros morceau. Quoi de mieux qu'un grosse saisie dans un Casino, de mettre des Yakuza derrière les barreaux pour faire décoller une carrière en flèche, mais malheureusement pour eux, ce soir Sawada n'avait rien à cacher.. ou presque. Enfin à moins qu'ils aient la permission de saisir les effets personnelles du Saîko-komon, ils ne trouveront rien du tout ici. La fausse monnaie et bien loin et les dossiers concernants tout leurs coups ne sont nullement dans le système du Casino Royale... il faudrait être con pour y placer quoi que ce soit d'illégale quand on sait très bien que n'importe quel Katagiri travaillant pour la maison risque de vouloir jouer au James Bond 007 et de pirater le système. Certes très risqué, car la sécurité est excessivement haute, mais bon mieux vaut ne prendre aucun risque. Enfin revenons-en à notre scène, soit à nos quatre protagonistes, soit les deux flics... dans leur rôle typique du bon et mauvais flics, enfin c'est l'image dégagé par eux... ainsi que nos deux Yakuza.

Il s'agissait là d'une simple visite de courtoisie selon l'agent Ishimaru, car c'est sous ce nom qu'il fut présenté. Il connait bien la courtoisie des policiers... toujours en train de mettre leur nez où ils ne devraient pas et lorsque les gens ont réellement besoin d'eux... ils sont incapable d'accomplir correctement leur devoir. Oh personnellement Sawada ne déteste pas les policiers... il trouve cela très respectable que des hommes et des femmes souhaite faire régner l'ordre dans la cité, cependant il ne les apprécie pas pour autant. Avec leur gouvernement, l'honnête citoyen à de la difficulté à vivre et alors que les familles de Yakuza tel que la famille Sensu essai d'aider les gens plus pauvres... messieurs les policiers eux s'amusent à les coffrer. Et oui, bien que leurs actions sont parfois illégales... la famille Sensu tente de venir en aide aux gens... mais ironie du sors, le gouvernent les juges comme étant de vicieux criminelles. Enfin les temps ont bien changé depuis les premières familles de Yakuza...

Un endroit plus... calme. C'est vrai qu'avec ses flics errant d'un côté et de l'autre à la recherche de n'importe quoi afin de foutre en prison le Saîko-komon et ses frères et sœurs... car il y a des femmes aussi parmi les Yakuza, il est difficile d'avoir un peu de calme, mais il y a toujours le bureau de Sawada. Son sombre regard posé sur Ishimaru, c'est avec une certaine froideur qu'il s'adressait à ce dernier.

-Mon bureau est un endroit que je juge plus convenable afin de discuter...

Son visage est tel un masque Kabuki affichant une seule et unique expression. Le Saîko-komon est réputé pour être aussi froid qu'un bloque de glace, alors si Ishimaru souhaite changer l'expression sur le visage du Yakuza... il a besoin de réellement le surprendre. Il n'est pas le premier flic qu'il rencontre c'est un fait. Sa première rencontre avec les policiers remonte à bien loin, alors qu'il avait sept ans et qu'il avait trouvé ses parents pendu dans le sous-sol de la maison après qu'ils furent assassinés. Qu'ont--ils fait ces très charmants policiers? Ils ont décroché les corps, posé quelques questions aux voisins et à Sawada puis ils ont ouvert une petite enquête... mais sans aucun résultat. Aujourd'hui les responsables sont sans doute déjà mort... ou bien loin, donc les chances que Sawada les retrouvent sont très minimes. Si il s'agit de l'acte d'une autre famille de Yakuza, il en sait rien, mais avec un peu de chance il le saura, sans doute bien avant que les incompétents que sont les policiers soient mis au courrant. Et aujourd'hui, la police vient lui rendre visite une fois de plus. Froidement, il s'adressa à eux.

-Suivez moi...

En se retournant il déposa son regard sur Tensui-sama. Le Shingiin était toujours près du Saîko-komon, il serait sans doute très utile. Bien qu'il ait étudier en droit, Sawada n'est pas aussi apte que Tensui-sama dans ce domaine. En route vers son bureau, Sawada était suivit de près par Tensui-sama, Ishimaru-san et Hasegami-san. La présence des policiers n'était pas la chose la plus plaisante... mais il vallait mieux pour lui de les respecter et de bien jouer son rôle afin de s'attirer le moins d'ennuis possibles. Déjà avec Sensu-dono derrière les barreaux... mais ça, ils sont déjà au courant eux. Sawada ouvrit donc la porte de son bureau et entra. Il pris siège et puis invita les trois autres protagonistes à faire de même afin de pouvoir discuter un peu plus confortablement.

-Alors... venez en au fait s'il vous plais... afin de ne pas perdre notre temps.

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Kenshin décolla enfin du comptoir auquel il était resté accoudé, il s'apprêta à écraser sa cigarette, mais il ne trouva pas de cendrier, la cigarette était probablement interdite dans l'établissement, il haussa les épaules et écrasa le mégot au fond de son verre, puis il suivit le maître des lieux jusque dans son bureau. Celui-ci se trouvait en hauteur et dominait les tables de jeux, à travers la grande baie du bureau le Yakuza avait une vue imprenable sur la grande salle de son casino. Il les avait vu arriver de loin, cela le conforta dans son idée qu'il n'y avait plus rien d'intéressant à trouver ici: bien sur après examen de la comptabilité il trouverait très certainement des erreurs indiquant le blanchiment d'argent sale, mais cela prendrait au bas mot plusieurs mois pour passer les comptes en détails. Sans parler de l'instruction qui s'en suivrait, plus un éventuel procès, que les avocats ferait traîné à coup de recours, et il était sure que le juriste présent ne s'en priverait pas: tout ça pour peut être arrivé a une condamnation deux ou trois ans après, dans le meilleur des cas… Il pouvait être patient et compter la dessus, mais la situation risquait très certainement de changer et toute les cartes pourraient bien avoir été redistribué à Tokyo d'ici la.

Le Yakusa les invita à s'assoir, puis celui-ci leur demanda d'en venir au fait, Kenshin admira le sang froid dont celui-ci faisait preuve, il n'avait décelé aucune preuve de nervosité chez l'autre depuis le début: il avait clairement l'habitude de se genre de situation, pas étonnant que les forces de l'ordre Tokyoïte n'ait jamais réussi à le coincer. Mais pour Kenshin cela n'avait aucune importance que celui-ci soit méticuleux et quasiment infaillible, dans se genre d'organisation quelqu'un finissait toujours par merder et c'était précisément parce que quelqu'un s'était planté qu'il se retrouvait ici. Il ne doutait pas que dans les jours à venir les bourdes allaient se multiplier. Il s'installa confortablement dans le siège offert par le maître des lieux, puis se retourna vers Honda:

"- Inspecteur Hasegami, allez voir comment Hiroshi s'en sort."

Hasegami dévisagea son coéquipier avec un air d'incompréhension total, comme un gamin qu'on vient de gifler et qui ne comprend la faute qu'il a commis. Kenshin le regarda droit dans les yeux.

"S'il te plait…"

Honda se leva l'air dépité et sans un mot quitta la pièce. S'il était désolé pour le jeune inspecteur, Kenshin ne le laissa pas voir. Il était réellement convaincu qu'il n'était pas dans l'intérêt du jeune homme d'assister à la discussion qui allait se dérouler. Du coup il se retrouvait seul face à deux yakuzas à la réputation plutôt sinistre. Mais que risquait-il honnêtement avec une cinquantaine d'agents de police dans les parages? Il se racla la gorge puis se passa une main dans ses cheveux ébouriffés.

"Venons en donc aux faits… Vous me mettez dans une situation délicate Sawada-san. Votre patron se fait coffrer de façon idiote, du coup le maire y voit une bonne occasion d'assurer sa réélection et il me demande des résultats."

Kenshin fit une petite pause:

" Je vois bien les gros titres dans la presse: "Tout un gang de Yakuza démantelé, Tokyo débarrassée du crime organisé" dit-il tout en mimant les gros titres en question en écartant ses mains. Cela serait surement excellent pour ma carrière voyez vous. Cependant ce serait naïf et je n'aime pas les calculs à court terme.

-Alors j'ai deux solutions: je fais plaisir au maire et à l'opinion publique et je vous mets la pression jusqu'à ce que vous tombiez ou que vos concurrents vous mettent en pièces. Ou alors je tiens compte de qui prendra très certainement votre place, de leurs réputations de ne respecter aucune règles et des problèmes qu'ils me créeront très certainement à l'avenir."

Et c'était vrai qu'il ne considérait pas l'arrestation de l'Oyabun comme une victoire, ni la chute des Sensu comme une finalité. Il voulait une solution définitive, il fallait mettre hors-circuit d'un seul coup les trois principales familles et surtout ne pas permettre à l'une de prendre l'ascendant sur les autres et encore moins ceux qui ne suivait aucune règles. Il avait existé dans cette ville un équilibre fragile du pouvoir et celui-ci venait d'être rompu, un vide c'était fait et celui-ci devait se combler au plus vite. Celui-ci s'appuya sur l'accoudoir de son siège puis avec un petit sourire ironique demanda:

-Qu'en pensez vous Sawada-san?

Il chercha une trace de surprise dans l'expression de ses vis-à-vis.

Bien.

Quelles preuves cet homme avait-il de ce qu'il avançait?
Aucune logiquement.
Jusqu'à quel point la culpabilité de Sensu-dono dans certaines affaires était-elle prouvée? Que connaissait réellement la police sur eux?

Il faudrait jouer serré, en comptant sur le fait que leur interlocuteur tenterait certainement de bluffer.

Le visage toujours aussi froid et fermé, Ikaru planta ses prunelles dans celles du policier, policier qu'il avait bien observé surtout quand ce dernier avait imposé à son coéquipier de sortir...
Etait-il mieux placé dans la hiérarchie?
Etait-il seulement un banal policier ou une taupe infiltrée?

Trop de questions, pas assez de réponses...

Mais, car il y a un mais...
Sawada était un professionnel de l'organisation, méticuleux et soigné dans toutes ses actions, secondé et conseillé par l'un des avocats les plus paranoïaques qui soit... avocat qui ferait en sorte de songer à toutes les possibilités avant de décider de la conduite à tenir. Il en faudrait plus que cela pour les faire tomber.

Déjà innocenter son supérieur.

"Sawada-sama Il insista sur le sama... comment un banal flic pouvait se permettre d'un simple Sawada-san, en outre devant l'intéressé? est le patron de cet établissement, il ne peut donc pas avoir de supérieur qui ait été enfermé...
A moins qu'il ne soit le sous-président d'une autre succursale, mais je pense que je serais au courant en tant que son avocat... ou bien il aurait engagé quelqu'un d'autre également pour gérer ses affaires.

Qu'importe.
Vous devez faire erreur lorsque vous alléguez l'arrestation d'un éventuel "patron" de Sawada-sama."

Attention Ikaru, quand un avocat intervient, c'est qu'il y a un risque de culpabilité... Et c'est ce qui le rendait aussi prudent quant aux mots employés. Par exemple, la répétition de Sawada-sama était volontaire: le shingiin aurait pu se contenter d'un "mon client" mais cela aurait d'emblée introduit la notion de dossier voire de procès; en outre une telle politesse donnait d'autant plus de grade et de panache à son supérieur.

Ajoutez à cela son air flemmatico-austère coutumier, et il y avait tout lieu de croire qu'Ikaru rendait à Kioshi une visite de courtoisie: le juste milieu entre une atmosphère agréable et détendue sans toutefois que les convenances et la situation actuelle ne lui permettent d'avoir l'air trop insouciant ou joyeux.

"Quant au gang de yakuzas dont vous faîtes mention, je ne sais trop pourquoi d'ailleurs... vous cherchez dans la mauvaise direction si vous espériez trouver une quelconque affiliation entre le casino et un clan."

Il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, tout était en ordre officiellement et cet espèce de petit emmerdeur n'était qu'un abruti qui balançait ses cartes dans le vent.

"Néanmoins si qui ou quoi que ce soit ici a eu le pouvoir de vous faire porter de telles allégations, alors Sawada-sama et moi-même serons les premiers à mettre nos moyens à votre service pour dénicher un éventuel trafic que nous n'aurions su dénicher..."

Inclure l'idée que Sawada-sama n'était pas forcément au courant de toutes les transactions, et surtout...
"si qui ou quoi que ce soit ici a eu le pouvoir de vous faire porter de telles allégations" = je veux des preuves concrètes de ce que vous avancez. Sinon ferme ta gueule plutôt qu'accuser sur des suppositions, c'est toi seul que tu fous dans la merde... et moi ça m'arrange bien.

Pour finir, Ikaru se tourna vers son supérieur, l'incluant par ce geste et par ce "nous" dans sa comédie du "nous sommes de honnêtes hommes plein de bonnes volonté qui seront ravis de pouvoir aider à faire régner l'ordre dans notre beau pays."
Evidemment, Sawada resterait certainement trop prudent et vigilant pour faire passer quelque message implicite que ce soit à l'homme de loi devant un agent des forces de l'ordre et Tensui-san n'attendait aucune réaction particulière de la part de son chef... Il restait juste dans une attente polie.

Invité

Il se mit lentement à claquer des mains, après avoir soutenue le regard du juriste il inclina légèrement la tête pour saluer la performance. Au moins il avait obtenu une réaction. L'avocat jouait bien son rôle de chien de garde, mais ce n'était rien de plus qu'un chiot qui jappait. Il avait surement émue de nombreux jurés avec un tel numéro, mais il ne s'agissait que d'un ennuyeux intermède, qu'il devrait plutôt réserver pour le jour de l'interpellation de son maître, voir qui sait, de la sienne. Il semblait en tout cas dévoué au Shattei gashira présumé, un détail qu'il devrait noter pour l'avenir

"Très belle plaidoirie maître, mais nous ne sommes pas devant une cours, et puisque vous semblez procédurier, si cela peut vous rassurez cet entretien ne fera pas l'objet d'un procès verbal."

Il soupira de façon profonde presque caricaturale, avant de se retourner vers Sawada. Il se releva alors lentement et leur lança d'un air faussement désolé:

"Vous vouliez en venir aux faits, mais je vois que vous ne voulez pas d'une discussion sérieuse. Je suppose que je vais devoir me contenter de réciter les tenants et aboutissants juridiques de cette perquisition ce qui va s'avérer terriblement ennuyeux.

Il allait donner de quoi potasser a l'avocat puisqu'il tenait tant tenir son rôle. Il prit une longue inspiration avant de commencer sa tirade.

"Comme mon collègue vous l'a expliqué il s'agit d'une perquisition étendue dans le cadre des lois contre le crime organisé de 1991, la loi anti-gang de 1992 et la loi anti blanchiment de 1993, mené selon des informations récolté au cours de l'instruction en cours suivant l'interpellation de Monsieur Sensu.
Cela implique que la perquisition continuera toute la nuit s'il le faut, de toute façon nous avons bien pris garde de la faire démarrer juste avant 21h. Ensuite cela entrainera la fouille de tout l'établissement, la saisie de la comptabilité du casino, ainsi que de tout les appareils informatiques présent, nous saisirons également toute vos bandes de vidéos surveillances, et interrogerons toutes les personnes que nous jugerons nécessaires. On terminera par la rédaction d'un procès verbal que nous vous demanderons d'examiner puis de signer. "

Il se gratta le menton puis regarda le plafond.

"Je crois bien que c'est tout, il semble que vous n'ayez rien à vous reprocher. Pour le reste vous pouvez adresser un courrier au procureur en charge de l'affaire. Bonne soirée messieurs, je retourne superviser la perquisition"

Le procureur en question était un jeune ambitieux qui tenait à faire avancer sa carrière à toute vitesse et se voyait également bien faire tomber un gros bonnet de la pègre. A bien y repenser tout ca n'était qu'une histoire politique et de frique, comme toujours. Il tourna les talons puis se dirigea vers la porte, il posa sa main sur la poigné. Il se retourna et lança tranquillement de façon presque théâtrale.

"Pour le reste, ne vous étonnez pas si on est amené à se revoir par hasard dans une des succursales de votre petites entreprises familiale… "

Il aurait sans doute rit aux éclats et à en tomber sur le sol en écoutant les paroles du policier, si seulement il était du genre à rire ainsi, il n'arrive même pas à afficher un petit sourire sur son beau visage notre Sawada-dono. Un vrai masque, aucune émotion, son regard sombre ne quitta nullement l'homme assit en face de lui alors que ce dernier parlait. Visiblement, il essayait de mettre la pression sur notre Yakuza, mais pauvre lui, il aurait sans doute mieux réussi à mettre de la pression sur lui en lui passant sur le corps avec une voiture... et ce serait uniquement dans un sens physique, car sont esprit lui... toujours aussi inébranlable par ses commentaires. Sans doute un peu, trop, confiant, ce dernier avait fait sortir son partenaire de la pièce. Certes le Yakuza ne le descendrait pas ici dans son bureau. Avec le Casino remplis de policier, il faudrait être suicidaire pour exécuter un tel geste et n'importe qui connaissant Sawada Kioshi sait très bien qu'il n'est pas du genre à agir sans songer. Il savait aussi que son partenaire, associé, son ami, Tensui-sama n'étant pas un abrutit non plus, bien au contraire, il s'agit là d'un homme très brillant ayant nettement su ce faire apprécier par notre Saïko-komon... qui dans le cas présent n'est rien de plus qu'un gérant de casino.

Il écouta donc le long discours parfaitement sans but d'Ishimaru, ne se laissant nullement affecter par tout ce qu'il s'amusait à lui raconter. Apparemment il serait au courant à propos de notre très cher Yakuza... ah vraiment? Il pourrait même connaître la couleur de ses sous-vêtements et Sawada ne commencerait même pas à être nerveux en sa présence. De toute façon, que peut-il réellement faire ici et maintenant? Il ne pouvait que parler, expliquer la situation qui semblait être si délicate pour lui. Le pauvre? Faudrait-il que Sawada ce montre généreux envers lui et se livre poliment à lui entrainant la famille Sensu avec lui? Les autres Yakuza aussi tant qu'à y être? Il parlait de Sensu-dono qui était en prison... la trahison n'est pas une façon idiote de se retrouver derrière les barreaux. Provoquer un Yakuza est par contre une façon idiote de vivre sa vie, même une façon très dangereuse. Il n'a pas peur ce très cher Ishimaru-san. Enfin... cet audace fit en sorte que Sawada s'intéressa un peu à ce dernier... juste un peu... du reste il le trouvait vulgaire et absurde... de plus il s'amusait à donner des options d'avenir à notre protagoniste. Il croit être qui pour parler comme ça? Et Sawada lui, que fait-il, il ne réagit pas, aucun signe de faiblesse ou même aucun désir de répliquer à ce dernier... toujours aussi... toujours aussi lui-même.

C'est alors que Tensui-sama entre en jeu. Ce très cher Tensui, un homme très courtois... il mis l'accent sur le Sama, en signe de respect... en d'autres mots, il aimerait que ce très cher Ishimaru-san utilise aussi ce suffixe lorsqu'il parle de Sawada-dono. Un homme si brillant dans ses paroles, son choix de mots, il ne laisse rien au détail... il parle de notre protagoniste comme étant sont client et non son patron ce qui est nettement un signe d'intelligence, car Sawada-dono ne possède aucunement un cabinet d'avocat. Il écouta ce dernier sans toute fois détourner son regard sombre du policier, observant ses moindres manies, ses gestes les plus insignifiants. Il apprenait à le connaître... pour peut-être éventuellement pouvoir jouer un peu avec ce dernier. Il n'est qu'un homme après tout... et la plupart des hommes peuvent commettes des erreurs... en fait tout les hommes le peuvent... certains sont généralement plus prudent que d'autres.

Après Tensui, il s'agit à nouveaux des belles paroles d'Ishimaru-san, qui cette fois-ci se montrait sous un autre jour... plus sérieux. Une fois de plus, Sawada l'écouta entièrement et tout aussi amusé. Cette fois-ci, il fit celui qui lui donna la réplique. La voix sombre et sans émotions du Yakuza ce fit entendre.

''Ishimaru-san... vous venez ici, dans mon casino avec un mandat pour voir si il y a un certain trafic... par la même occasion vous m'accusez de ce crime...'' Il fit une pause puis repris ''Ensuite... vous vous amusez à faire un lien entre l'affaire de Sensu-dono et mes affaires personnelles en rapport à mon établissement... comme vous avez pu le constater... je n'ai rien à me reprocher... de toute façon si il y aurait eu quoi que ce soit, je crois fortement que vos hommes auraient trouver de quoi me mettre derrière les barreaux... alors s'il vous plais... Ishimaru-san... il est très impoli de salir le nom de quelqu'un sans preuve...''

Il demeura en silence durant un bref moment. Un rapide coup d'œil vers Tensui-sama puis son regard se déposa une fois de plus sur le policier qui s'apprêtait à sortir avant que notre cher protagoniste l'arrête dans son hélant en s'adressant à lui.

''J'espère que nos chemins se croiseront à nouveau... qui sait... peut-être à la soirée bénifice pour les hôpitaux de Tokyo la semaine prochaine...''

Il n'ajouta plus rien... laissa Ishimaru parler si il avait quelque chose à ajouter et le suivit du regard jusqu'à ce que ce dernier quitte finalement le bureau de Sawada. Son regard se retourna vers Tensui-sama.

''Les policiers ne sont jamais là lorsqu'il le faut... et préfèrent généralement les gros coups à protéger le peuple... ce qui est dommage pour le peuple Nippon...''

"Je suis d'accord avec vous Sawada-sama...
Je dirais même plus que cela est déplorable. Heureusement que des hommes tels que vous existent pour tenter, à leur manière, de rétablir un certain équilibre dans les différences, déjà bien trop importantes à mon goût, qui séparent d'un côté les riches des pauvres... les érudits des analphabètes sans moyens."

Et il était sincère le jeune et brillant avocat en prononçant ces mots.
Les Sensu n'avaient rien à voir avec ces familles avides d'argent et de pouvoir tels que les Jumoku, pire encore: les Shukon.

Il exécrait les Shukon et sans doute un oeil attentif eût-il perçu dans la prunelle aux relents étrangers trahissant son sang occidental tout le mépris qui pouvait faire luire cette prunelle à la seule évocation de ce nom.
Non contents de bafouer les droits des femmes et de manipuler les hommes, ces clans n'avaient entre eux rien de l'aspect sécuritaire et familial qu'il retrouvait auprès de Sawada-sama et les membres de son clan.

"Ainsi va la vie: ceux qui sont en bas tentent de monter en haut... mais comme les places sont rares et chères, il faut bien faire tomber parfois quelques têtes pour grimper ne serait-ce qu'un échelon ou deux.
Néanmoins je sais que vous ne vous laisserez pas abattre aussi aisément, d'autant que trop de gens dépendent de votre bienveillance."

Un soupir.

"Désirez-vous rester ici et remettre à plus tard la conversation qui me fit vous demander un entretien privé? Ce serait peut-être plus prudent au vu des forces de police qui fourmillent dans le coin..."

Une légère pause alors que le shingiin plantait son regard dans celui de son vis-à-vis et pour une fois s'autorisait à esquisser un sourire aimable.

"De toute façon j'ai le temps de rester avec vous pour superviser la suite des évènements..."

Seiren était prévenue qu'il devait se rendre au casino pour une affaire dont il ne pouvait pas parler pour le moment mais qu'il finirait certainement lui conter le moment venu...
En effet, Ikaru avait bien l'intention de présenter Iris à Seiren... Quant il serait un peu plus sûr de la première, quoique ce fût un miracle qu'il considéra comme possible une relation d'amitié de manière aussi prématurée.

Iris était une jeune femme charmante... mais perdue, quasiment abandonnée dans un monde hostile.
Seiren évoluait également dans un monde qui ne lui voulait pas forcément du bien (entre les chanteuses qui rêvaient de lui voler sa popularité, ses producteurs/managers et autres qui s'intéressaient bien plus à son argent qu'à son épanouissement personnel...)
Permettre à sa bien-aimée de sympathiser avec celle qui, il n'en doutait pas, deviendrait une femme de qualité, était à son sens une bonne idée.
Ne restait plus qu'à mettre la théorie en pratique, quoique l'appel de Sawada-sama eût largement de quoi l'intriguer... et peut-être même l'inquiéter.
Car son supérieur n'était pas homme à s'intéresser à la première venue... et Ikaru espérait que ce n'était pas pour une histoire de guerre entre clans rivaux ou de complots que l'attention de son ami s'était soudainement portée sur sa récente connaissance.

Haïssait-il personnellement Ishimaru en personne ou bien les policiers en général? Certes l'attitude du policier avait su plus ou moins irrité notre Yakuza, mais il n'en avait démontré aucun signe. Depuis son enfance, à ses yeux les policiers sont rien de plus que des pseudos justiciers qui font respecter la dictature d'un gouvernement qui ne comprend absolument rien au peuple et à la vie commune. Ils sont les hommes en uniformes, les hommes dont le badge dicte la lois, mais qui protège t-elle vraiment cette lois? Les riches qui peuvent ce procurer de bon avocats. Le petit commerçant qui c'est fait cambriolé, il peut faire quoi lui? Aller voir la police et après? Si les gens vont régler leur comptes eux mêmes... alors ils deviennent les coupables alors qu'ils étaient que des victimes au début de l'histoire. La vengeance est devenu illégale, la justice est devenu qu'un étrange jouet que les hauts fonctionnaires s'amusent à tordent comme bon leur semblent.

Enfin, revenons en à nos Yakuza. Sawada-dono assis à son bureau et Tensui-sama non loin de lui, bien que le policier venait tout juste de quitter la pièce, sa présence déplaisante ce faisait toujours sentir dans l'air. Il venait tout juste de s'adresse à l'avocat, ou plutôt dire à haute voix un songe plus ou moins à l'intention de son... ami? Tensui-sama est un des rares protagoniste dont notre Yakuza peut considéré comme étant un ami. Des collègues pour la plupart... des connaissances... associés... mais des amis... il en a très peu. Bref, de toute évidence vu la réplique du Shiigin, l'opinion était relativement partagé. C'est sans doute ce genre d'opinion commune qui faisait en sorte que les deux hommes travaillaient si facilement ensemble. Leurs personnalités fonctionnait bien ensemble, deux êtres étranges à leur manières, différents et pourtant ayant plus d'une chose en commun.

Dans son silence, il écoutait les réflexion de Tensui-sama, sa philosophie. Il était tout à fait d'accord avec ce que ce dernier disait. Cet façon d'être et de pensé, Sawada appréciait cela énormément chez l'avocat. Tensui-sama est un homme sage et franc, Sawada apprécie fortement ce genre de qualité chez les gens de son entourage. Il s'agit là de choses qui ce font de plus en plus rare de nos jours et les policier tel que Ishimaru-san en sont quasi une preuve irréfutable. Bien qu'il semble vouloir jouer les grands justiciers... aux yeux du Saïko-komon il est aussi tordu et malicieux que plusieurs gens de son ''espèce''. Comment peut-il respecter un tel homme? Certes certaines choses qu'il a dit son vrai, mais ce dernier semblait principalement vouloir faire affaire avec Sawada que le mettre en prison. Enfin, ce n'est que du point de vu du Yakuza.

À présent, Tensui-sama questionnait notre protagoniste sur ses intentions. Si il souhaitait remettre à plus tard leur petit entretient. Sawada se leva et alla regarder tout ce qui ce passait en bas via la grande vitrine de son bureau. Il ne dit rien à Tensui-sama durant un bref instant, puis il prit finalement la parole.

''Il est certes préférable remette tout ça à plus tard... vous savez comment me contacter afin qu'on de se donner un prochain rendez-vous...''

Il regarda la silhouette du Shiigin à travers le reflet dans la vitrine.

''Si vous souhaitez quitter... le choix est vôtre... je ne vous force pas à rester...''

Tensui-sama en avait déjà suffisamment fait comme ça déjà. De toute façon, il ne l'avait pas fait venir ici par affaire ou quoi que ce soit, mais dans le but unique de discuter. Enfin discuter, il devait le renseigner, mais avec les policiers dans le Casino, c'est plutôt devenu impossible. De plus, les deux hommes ne pouvaient pas discuter comme ils le souhaitaient... Tensui-sama semblait en avoir beaucoup à dire à propos de la Gaijin... cependant Sawada-dono savait qu'il ne lui dirait pas tout... du moins pas maintenant. Il la connaissait... c'était évident... il n'avait pas afficher de signes très clair à ce sujet... mais notre Yakuza savait lire un peu les gens. Il ne sait pas comment... mais il est certains qu'ils se connaissent. Une intuition peut-être... enfin pour l'instant ce n'est qu'une hypothèse rien de plus.

(HS : Réponse minable... la fatigue et peu d'inspiration désolé)