Petites notes prises en cours de route...
ça va faire six mois que je suis cantonnée à l'appartement de Kisoi. Comment ai-je pu en arriver à squatter honteusement un autre appartement que le mien? La réponse paraît évidente quand on connait les événements qui m'y ont amenés.
Tout avait commencé avec cette soirée organisée pour l'anniversaire de Jumoku-dono. Évidemment, j'avais eu mes entrées. Et Kisoi semblait vouloir s'intégrer entièrement au Japon, alors je lui ai demandé de m'accompagner. Heureusement qu'il a accepté ma proposition, sans quoi, je ne serai plus en vie aujourd'hui.
Quand la fusillade a éclaté, j'étais trop figée par la peur pour penser à me mettre à l'abri. S'il ne m'avait pas mise en sécurité, j'aurais finit en passoire sur une table d'autopsie. Kisoi m'avait dit qu'il avait fait l'armée, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si efficace avec une arme à feu. J'imagine que Shinoda-sama a dû être impressionnée pour lui offrir aussi facilement un job stable dans la pègre alors qu'elle préfère laisser ses employés faire leur preuve sur plusieurs années avant de leur assurer quoi que ce soit comme revenu.
Toujours est-il que Sawada-dono s'est fait descendre pendant la fusillade, même si j'ignore encore les circonstances exactes. A ceci s'ajoute le fait que l'Oyabun des Sensu était hors jeu. Inutile d'être Einstein pour réaliser que mes employeurs allaient vite disparaître et, avec eux, la sécurité de ma vie. J'aurai pu fuir, accepter de travailler pour mon père. Une base militaire est difficile à prendre d'assaut, surtout si c'est pour supprimer une seule personne. Mais Kisoi est si gentil... Surtout quand il me laisse partager sa douche avec lui!
Six mois à présent. Je ne me suis pas approchée de mon appartement d'étudiante, consciente qu'il est probablement sous surveillance. Au moins, ça position en plein campus a sans doute dissuadé des fouineurs d'aller le fouiller. J'imagine que ma voisine a reçu mon message et qu'elle a donné à manger à mes araignées. De toute manière, j'irai récupérer mes affaires prochainement. Le cyber-café au coin de la rue possède du matériel dernier cri, ce sera facile de m'inscuster de le système de surveillance de la ville et de surveiller mon immeuble via les caméras. Et j'ai les codes d'accès de mon propre ordinateur pour voir l'intérieur de mon appartement via webcam.
Je ne me suis éclipsée que des demis-journées, pour passer mes examens de bachelor, réussis, d'ailleurs. L'université m'a accordé sans mal un suspend de mon inscription pour une année, avant de faire mon master. J'ai dit à mon père que je prenais du temps pour reconsidérer ma vie sociale, et vu les libertés qu'il me laisse, il ne s'est pas posé de questions.
Ah, et pendant ces six mois, j'ai renoué avec la cuisine! Après tout, Kisoi m'héberge, je peux bien au moins m'assurer que le repas soit fait à son retour. D'ailleurs, il a l'air d'apprécier mon petit tablier! Surtout quand je n'ai rien dessous...♥