Quand le destin...

...se joue des êtres et que les mère se jouent de lui. [PV: Okane Iori]

"Bonjour. J'ai une réservation au nom de Tensui-san."
Le groom ouvre son registre, regarde les nom, puis relève et ajoute avec un sourire
"Parfaitement. Veuillez signer ici."
Ledit Tensui se saisit du stylo qu'on lui tend et appose sa signature à l'endroit approprié. L'employé reprend alors, toujours avec ce même sourire.
"Bien, veuillez me suivre s'il vous plaît."
Après une légère inclinaison de la tête, le jeune homme guide Ikaru jusqu'à une petite table en bois, carré nappé permettant d'accueillir en ses pourtours jusqu'à 4 personnes. Déjà, quelques personnes assises laissent trahir leur aisance financière en arborant _de façon "modeste" encore à cette heure du jour_ qui un tailleur de grand couturier, qui une petite robe Chanel. Un sourire échappe au Shingiin alors qu'il se demande combien de yakuzas cachés fournissent les rangs de cette cargaison de gens plus ou moins importants, tant dans le monde du commerce que du spectacle. L'argent abolissait les frontières, redessinait les contours des coeurs, faisant chanter les langues et réveillait mieux que n'importe quelle boisson les esprits engourdis dans ces tourments si futiles, futilités qui avaient pourtant le don de rythmer la vie de bien des sociétés. Vaste connerie.

Et toi alors, cher petit... Tu crois que tu vaux mieux qu'eux? Encore te battrais-tu pour la paix, la liberté, l'égalité... Mais non.
Pour l'argent?
Non plus.

Mais pourquoi, bon dieu, pourquoi?!
Pourquoi alors fais-tu cela?
Je veux savoir... Je veux comprendre. Je choisirais moi-même mon code éthique, je ne serais pas un de ces vulgaire pourris formatés ou encore un idéaliste sans perspicacité...

Je suis perdu, sans rivages ni repères pour échapper aux flots berçant dans le fracas de leurs vagues ma silhouette abandonnée... Si seulement je pouvais trouver... au moins un esquif, un radeau pour voguer jusqu'à une grève plus clémente... Ne plus fuir, sans cesse, tenter d'échapper à la menace venant tantôt de la Terre tantôt de l'Onde... Enfermé derrière ces multiples murailles qui me tiennent lieu de côtes afin d'enfermer et protéger mon coeur, j'aimerais tant pourtant...

L'heure file, les aiguilles s'affolent, la danse de Chronos accélère celle produite par l'organe prisonnier... Il s'interroge, se demande...

Qui...?
Qui va venir? Comment sera-t-elle? et puis surtout...
Comment faire pour l'éconduire sans la blesser?

Car oui, ce sera nécessairement ce scénario qui se reproduira... Mère, pourquoi me forcer à faire cela...? Je ne suis pas prêt à enlever mon armure, et aux princesses je préfère le souffle de feu du dragon. Les belles et les galants m'ont par trop fait souffrir pour que je veuille de nouveau goûter à ce poison morbide des mots volages. Je ne peux pas... dépenser de l'énergie pour un autre, pour une autre, pour une relation qui me mènera vers cette perdition... Je ne veux pas! Voir tout ce que j'ai comme maigres repères me filer entre les doigts, que l'étoile des vents file dans les mains d'un Eole hasardeux vers des chemins incertains... Que boussoles et cadrans solaires entament un ballet fait de volutes et de tourbillons fous et fassent de moi le pantin de leur mascarade effrénée. Les lois sont mes seules amantes, la justice ma cause... Il me faut trouver quelle justice, quel honneur je veux appliquer, je ne peux pas me détourner, laisser errer mes regards sur une autre âme, un autre corps... Pardonne-moi, Mère... Pardonne-moi.

Elle songeait à ce qu’elle dirait à son prétendant tandis qu’elle poussait la porte du hall d’entrée. Mais vraiment… A quoi sa mère pensait-elle ? Lui envoyer de l’argent ne lui suffisait-il donc pas ?

*Oh Dieu…*

Iori souhaitait être orpheline sur le moment, mais elle aimait sa mère qui après tout ne voulait que son bonheur et elle ne peu pas lui en vouloir alors que sa génitrice n’est pas au courant de quel pain sa fille se nourrit. La jeune femme arriva devant le groom, à qui elle demanda.

« Bonjour, j’ai une réservation au nom de Tensui. »

L’homme pris son temps en la regardant de haut en bas, cependant elle une expression exprimant son impatience. Le groom ne pris pas la peine de chercher dans son registre et sortie de derrière sa rehausse d’accueil… Cela signifiait que l’homme dont lui parlait sa mère est déjà présent au lieu de rendez-vous. Ok, cela l’arrangeait. La Yakuza commença à prendre une mine des plus énervé, elle commençait à se préparer mentalement et essayait d’imaginer son prétendant.

*Sûrement un de ces binoclards diplômé de Tôdai, j’en ai soupé de ce genre là. Oka-san ne sait vraiment pas quand abandonner… Elle et son élitisme, je le lui ferais payer le prix fort.*

Le groom se dirigeait vers une table, où un homme seul, assez âgé semblait attendre, Iori le dévisagea de haut en bas. C’était exactement le type d’homme auquel elle s’attendait, bedonnant, des lunettes et les cheveux en arrière tenue par du gel bon marché sans doute. Elle semblait de plus en plus frustrée, mais le problème était que le groom ne s’était pas arrêté à la table qu’elle venait « d’analyser ». Qu’elle ne fut pas sa surprise quand l’homme lui montrant la voie, s’arrêta devant la table derrière le salary-man . Iori avança vers l’homme lui désignant la table qui lui était réservé.

Elle pue y découvrir une personnalité des plus surprenantes qu’elle ne pensait pas croisée dans ce genre d’endroit.

« Tensui-san, toujours cet air dépressif au le visage, pourtant il n’est pas si mal… à regarder.»

Non stop… Elle y repensa, elle est venue pour un meeting de fiançailles. Attendez non cela ne pouvait être vrai ? Comment sa mère pourrait-elle avoir ce genre de contacte ? Elle devra chercher des explications auprès de Tsubame-chan, plus tard. Iori n’y croyait toujours pas, son prétendant est intimement lier à son travail.
Néanmoins elle est venu dans le but de rejetez cette homme car elle ne pouvait pas. Elle ne peut pas avoir ce genre de relation, sa confiance en la gente masculine n’égalait même pas celle qu’elle pouvait avoir en un chihuahua enragé. La Yakuza se calma, ne voulant pas affiché son sentiment de panique. Iori reprit son expression favorite et légendaire, c’est à dire un visage froid et inexpressif qui lui évitait qu’on ne la regarde dans les yeux, intimidant tout type d’adversaire. Elle fit signe au groom qu’il pouvait disposer et vaquer à ces occupations. Iori se mis dans un esprit de challenge, son adversaire n’était autre qu’une sorte de collègue. Personne dont elle en savait très peu, mis à part quelques exploits comme de couvrir les bavures du clan Sensu devant un tribunal, pas mal comme défi, elle avait hâte de plaidoyer avec un avocat de renom.

Iori toussa, signifiant sa présence, toisant Tensui intensément. Elle s’annonça et dit tout en s’inclinant.

« Je ne pensait pas vous rencontrer dans un tel endroit Tensui-sensei. »

Après ces paroles, la jeune femme commença à prendre place sur la chaise d’en face, qu’elle souleva délicatement et avec prestance.

"Okane-sama...
Quelle surprise de vous trouver ici."

Un salut de rigueur pour le jeune avocat qui ne semble pas étonné de prime abord.
Sauf que le bras droit du clan Jumoku semble décidée à s'installer face à lui. Oh, non mais ça ne va pas? Déjà que je vais devoir subir la présence d'une donzelle, vous ne comptez tout de même pas divulguer à mon entourage que je suis un fou furieux qui ne jure que par ses dossiers au point que sa mère essaye désespérément de le caser pour l'en faire sortir...

Sauf que...
Attendez... C'est bien le groom qui vient de l'amener ici?

"verdammte Scheiße!" (ou Bordel de merde si vous préférez)

Le juron lui échappa sans qu'il puisse le retenir, fort heureusement à peine audible une fois lâché d'entre ses mâchoires crispées.

Surtout ne pas paniquer... Ne pas paniquer... ne pas pa
Tous aux canots! Les femmes et les enfants d'abord! Où est la sortie! Un homme à la mer, envoyez donc les bouées de sauvetage, que dis-je?! les hélicos! Mais que fait la police?!!!!!!!!!!!!!

Bon.
Résumons-nous: la Shatei-gashira du clan Jumoku était venue pour... un rendez-vous... galant... avec lui. (respire, tu ne veux quand même pas tester une crise d'hyper-ventilation dans un luxueux hôtel réputé...?) Bien.
Il fallait qu'il sache ce qu'il en était pour elle: hors de question de renvoyer Okane-san comme une malpropre si c'était pour subir ensuite des représailles de la part d'un autre clan tout cela pour des histoires privées. Déjà se raccrocher aux règles de courtoisie dans lesquelles il se sentirait à l'aise.

"C'est un plaisir de vous revoir, bien que rien n'aurait pu laisser présager que ce soit en de telles circonstances."

Rigide comme une momie, un léger battement au niveau des tempes trahissait une certaine nervosité de la part du jeune avocat, qui dût prendre le temps de se calmer intérieurement afin d'examiner la situation le plus objectivement possible et maîtriser ce repas comme il se doit.

Tout allait bien: il avait été forcer de rencontrer une jeune fille, qui se trouvait être une de ses partenaires (éloignée) de travail, mais rien ne l'obligeait à sortir avec elle ou encore la revoir dans les mêmes conditons par la suite. Au mieux, ils pourraient sympathiser, au pire...
Au pire...
Il préférait ne pas y penser.

"J'espère que vous avez passé une bonne matinée."

Ses propos étaient d'une platitude déprimante, mais après tout il devait se méfier: le premier lieutenant leur avait peut-être assuré le soutien de son clan, mais rien n'assurait qu'il en serait de même à l'avenir. Moins elle en saurait sur lui mieux ce serait. Déjà défiant par habitude, le shingiin devenait encore plus parano lorsque cela touchait les histoires de la mafia. Les Yakuzas n'étaient certainement pas réputés pour leur sens de l'humour.

« Très bonne merci. »

Iori ne s’attendait pas à ce que Tensui réagissent de façon aussi naturel au premier abord, elle s’attendait plus à un air surpris de sa part. Se trouvant devant lui stoïque et le regardant dans les yeux, la Shatei-Gashira chercha un sujet de conversation qui pourrait briser la glace. Très vite elle en trouva qui convenait bien à la situation.

« Il semblerait que nous soyons dans une drôle de situation… »

Elle alla droit au but comme à son habitude. La jeune femme ne montra pas son sentiment d’énervement, il existait un vieil adage qui disait que le travail arrive à s’insinuer dans n’importe quel évènement de la vie. Iori ne se souvenait plus exactement de celui-ci, enfin ce qui intéressait Iori à présent est comment se tiré de ce mauvais pas… Sa mère avait fait très fort là. Tensui-san devait être au courant de sa « réputation », le fait qu’elle avait les hommes en horreur et préférait les femmes.

D’un autre côté, l’avocat n’avait pas l’air d’être quelqu’un qui se souciait beaucoup des autres, et d’après ce qu’elle avait pu entendre sur ce jeune homme se plonger dans son travail le stimulait bien plus qu’une belle femme.

Iori troublait-elle Ikaru ? Se sentait-il intimidé à cause de son rang et de son appartenance, elle n’arrivait pas à le cerner. L’air mélancolique de Tensui empêchait Iori de savoir ce qu’il en était vraiment, était-il satisfait de cet entretien ou était-il contraint ? Ne laissant aucun crédit à la deuxième option Iori pencha plus à la première. Tensui est un homme après tout, pourquoi refuserait-il la compagnie d’une femme ?

Décidant de se prêter au jeu Iori débuta la discussion.

« Ma mère est quelqu’un de très despotique, elle ne me laisse pas souvent le choix de prendre mes propres décisions en ce qui concerne mon avenir. »

Sur un ton sérieux et neutre Iori ajouta.

« Je juge important de vous dire que je ne suis pas là de mon plein grés. »

Si la politesse ne l'en avait empêché, Ikaru aurait certainement poussé un énorme soupir de soulagement à ces derniers mots. Merci mon dieu, cela risque de s'avérer bien plus facile que prévu!

"Il faut croire que nos mères sont les mêmes dans ce cas..."

Ton froid et laconique étaient au rendez-vous, même si la pointe de tension qui y était perceptible dans les premiers moments de l'entretien avait disparue, laissant place à une sorte de... nonchalance? lassitude? mélancolie? Peut-être un peu des trois à la fois...

"Je suis rassuré, j'aurais été gêné de devoir éconduire une femme de votre importance: vous m'ôtez une bien pénible tâche en m'évitant les excuses et le baratin habituel. Mais puisque le destin semble chercher à nous réunir de nouveau, autant profiter de ce repas pour tisser des liens amicaux et connaître un peu mieux notre... collègue?"

Car après tout, ne pouvaient-ils être considérés, en quelque sorte comme tels, alors que leurs clans avaient décidé de s'allier (quoique une alliance entre yakuzas soit somme toute un symbole de paix très relatif mais... ne nous attardons pas sur cet aspect que tout un chacun connaît déjà)? Même s'il restait étonnant venant de la part d'un grand paranoïaque de proposer d'apprendre à se connaître mieux, je vous l'accorde. Néanmoins chacun sait qu'un avocat est rarement complètement sincère, du moins dans le cadre des affaires. L'honnêteté ne rentrait pas dans les attributions d'un homme de loi, qui plus est quand il est shingiin, et encore moins dans celles des yakuzas.

Okane-san était-elle tout à fait honnête? Ou alors cherchait-elle à éviter un incident fâcheux, peut-être sauvegarder sa réputation ou plutôt son image de femme forte et déterminée? Dans ce cas elle aurait pu trouver une meilleure excuse que "je ne fais qu'obéir à ma mère"... quoique notons pour le coup qu'Ikaru n'était pas mieux.

"Evidemment, il va de soi que ce petit... épisode restera entre nous. Je ne tiens pas à être la risée de mes co-équipiers, et il en va de même pour vous je présume."

Direct quoique poli, Ikaru s'exprimait de façon bien... conventionnelle pour un jeune garçon: ce genre de propos n'aurait pas paru déplacés dans la bouche d'un entrepreneur ou d'un PDG d'une dizaine d'années de plus. Sauf qu'un sourire entendu, un brin... complice? rendait au visage juvénile toute sa "naïveté" ou plutôt malice enfantine.

« Vous savez j’avais la même intention au départ, cependant maintenant que je sais que c’est vous je serais ravie de faire plus amples connaissance. »

Toujours là à fomenter de mauvais tour pour lui en faire voir de toutes les couleurs. Bien que son amour pour sa mère soit très grand, celle-ci en profitait qu’elle reste faible à ces demandes. Et pourtant Iori arrivait à tenir tête au pire criminel, il est étonnant de voir combien elle est faible face à un petit bout de femme…

« Votre mère semble vous faire tournez en bourrique tout comme la mienne… Soyez sûr que je garderais ma bouche scellé.»

Enfin ce qui est important sur le moment est qu’elle pourrait à l’occasion récupérer des informations si elle converse avec Tensui. Elle voyait en lui un homme triste et désintéresser, serait-il capable de l’aimé plus que son travail ? Peut être, peut être pas… Mais ce n’est pas l’amour d’un homme qu’elle recherche, elle à accepter cette situation pour éviter que sa mère ne l’ennuie d’avantage mais Iori ferait en sorte de préserver son intégrité.

En se servant de la situation, Iori décida de se prêté au jeu et de tester l’avocat. Il lui paraissait comme d’assez réservé et timide et la réputation de bûcheur qu’il s’est lui même forgé, enfin c’est ce qu’elle trouve admirable chez lui, sa fougue et le courage qu’il peut déployer et qui le rende aussi magnétique.

Iori ne comprenait pas pourquoi elle donnait un soudain intérêt à Tensui, son air juvénile semblait éveiller quelques choses de nouveau chez elle, peut être sa curiosité, oui c’est sûrement ça.

La jeune femme se demandait pourquoi sa mère pense qu’il est digne d’elle, mise à par leurs soumission vis-à-vis de l’influence maternelle il est clair pour elle qu’ils n’ont rien en commun.

La shatei-Gashira commença à tapoté des doigts sur la table puis remis en place une mèche rebelle.

« Je ne voudrais pas que mon statut vous intimide de quelques façon que se soit, s’il vous plaît adresser vous à moi comme à n’importe quel femme. »

Iori intensifia son regard sur le pauvre avocat.

« Je n’en demande pas trop ? »

(traduction: Memme -> poltron, couard, dégonflé...)

Relevant furtivement les yeux qu'il avait abaissé sur la carte du déjeuner, Ikaru dévisagea un instant son... adversaire? Interlocutrice? semblant la jauger avant de laisser transparaître un léger sourire.

"Comme il vous plaira, Okane-san... mais sachez que ce déjeuner n'effacera pas nos différences hiérarchiques, et que je continuerais de vous respecter pour ce que vous êtes.
Néanmoins, respectons la volonté maternelle: je m'engage donc à vous considérer comme une femme pour ce repas."

Considérer la Shateigashira comme une de ses collaboratrices était la situation la moins embarrassante que le jeune avocat eût trouvé pour ne pas passer pour un parfait idiot et tenter de maîtriser la situation, ou tout du moins en reprendre un minimum le contrôle.
Examinons les choses voulez-vous: qui dit relations amicales, dit possibilités de nouvelles affaires ou de liens plus souples afin de mener à bien certaines missions. Autrement dit, passer à côté de cette opportunité de tisser de nouvelles relations plus... sereines entre deux clans se serait révélé parfaitement stupide, ce que le shingiin espérait ne pas être. Peu habitué aux rapports sociaux se situant hors du cadre du travail, maladroit voire malaimable, cassant, sarcastique et cynique une fois placé hors de bulle de dossier, nécessaire à sa survie comme l'eau l'est à un poisson... Oh oui, il était loin d'être parfait. Très loin même.

Mais décidément... non. L'idiotie ne faisait pas partie de ses attributs _notons qu'en dehors du cabinet et du tribunal, il se servait relativement peu de son cerveau, encore moins du reste de son corps. Le fait d'avoir rencontré la jeune femme dans un cadre professionnel aidait fortement le garçon à ne pas se montrer trop froid et à passer pour un glaçon dégringolé du haut de son lointain glacier jusqu'en cet enfer de complots et de meurtres organisés.

"Alors, dîtes-moi... outre le fait que nous sommes tous deux de parfaits
*Memme*
enfants trop bien
*dressés*
élevés et obéissants, que pouvons nous apprendre de plus?"
*qui ne mette ni notre carrière ni nos clans respectifs en danger...*

Plantant ses prunelles, traîtresses quant à son identité d'half, dans celles de sa collègue _rien à faire, pas moyen de la considérer autrement_ Tensui ajouta après une légère pause.

"Parlons de ce que vous avez lu récemment si vous le voulez bien... ou alors même d'autre chose. N'importe."

Le serveur choisit ce moment pour interrompre le shingiin, qui après avoir laissé Okane commander et fait de même ne manqua de reprendre.

"Bien, je disais donc, ou plutôt demandais quels étaient vos centres d'intérêts..."

Le jeune homme, plus du tout intimidé pour un sou la fixait avec cette espèce de lueur dans le regard qui n'était pas sans rappeler celles qui imprègnent l'iris d'un rapace en chasse. Quant à savoir si le jeune homme venait de débusquer une proie, un égal, ou encore un gibier trop gros pour lui... cela restait à déterminer.

Iori connaissait trop bien le schéma qu’adoptait Tensui… Elle ne l’avait que trop vu durant les divers entretiens de fiançailles que sa mère à pu organiser. Cette fois-ci menacé le prétendant avec quelques hommes de main ne fonctionnerait pas, l’avocat est un homme de son milieu et Iori n’osait pas dire à sa mère qu’elle était son orientation sexuelle. Et pour une raison qui lui échappait la Shatei-gashira ne se sentait pas oppressé par la présence de Tensui du moins pas comme avec les autres hommes chez qui elle pouvait facilement savoir ce qu’ils voulaient avec leur yeux remplis d’envie qui la scrutait sous toutes les coutures. L’avocat était différent, peut être était-ce cette innocence et cette pureté qui commençait à mettre Iori en confiance.

Enfin Iori sorti de ces pensées et revint sur terre… L’énonciation de ces centres d’intérêt la fire cependant réfléchir de nouveau.

Mis à part pour les écrits Murasaki Shikibu, Iori n’avait pas la passion du livre. Genji Monogatari(*) la fascinait plus que tous les écrits occidentaux qu’elle pourrait trouver, en effet en un bref résumé cet ouvrage raconte la vie d'un de ces princes impériaux de la période Heian, d'une beauté extraordinaire, poète accompli et charmeur de femmes. Œuvres des plus psychologique, il s’agissait du livre de chevet d’Iori. Mais ! Iori décida de jouer la carte de la normalité, une femme trop intelligente faisait fuir les hommes.

C’est pour cela qu’elle répondit.

« Je ne lis pas beaucoup, mis à part la rubrique boursière dans les journaux… »

C’était vrai, Iori n’a pas beaucoup de temps à accordé, aux loisirs de ménagère. Néanmoins elle fut élevé dans la plus stricte tradition japonaise, ces centres d’intérêt ne plairait sans doute pas à un homme contemporain tel que Tensui. Mais Iori se lança et commença à les énuméré à sa façon.

« L’art du thé et l’ikebana sont mes passion. Je fais une fixation sur le théâtre nô… »

Elle voulait aider Ikaru dans la tâche de ne pas avoir l’impression de parlé à un iceberg, décidant donc de se conduire comme une femme du monde et pas comme la Shatei-gashira au sourire pâle, Iori engagea la conversation.

« Vous devez trouver cela bizarre qu’une femme de cette ère trouve du charme à cette forme de théâtre… Mais je l’avoue sans honte se mélange de tradition populaire et religieuses m’attire du tout au tout, et puis les intermèdes comiques j’en suis friande… »

Iori s’arrêta et se dit que sa façon de parler devait être des plus ennuyeuses.

« Excusez moi je m’emporte… »

Et allons-y… Iori décida de contrattaquer.

« Et qu’est-ce qui fait battre le cœur d’un homme aussi charmant que vous, mon cher Tensui-san ? »

Et oui… C’est bien de relancer la balle quelques fois.

[(*) ne soyez pas fainéant et chercher sur wikipédia...]

"Ce qui fait battre mon coeur...?"

Mélange d'incrédulité et de peur...
Aurait-on annoncé à un extraterrestre qu'il n'avait pas atterri sur la bonne planète qu'icelui n'aurait pas eu l'air plus atterré. Non mais... attendez, parce que vous croyez que j'ai un coeur?
Pour le coup, la jeune disciple de Sappho fit mouche, et le jeune homme reçut le compliment de plein fouet. Okane aurait aussi bien pu s'adresser à une jeune pucelle hystérique emporté dans la transe des premiers émois amoureux qu'elle n'aurait pu contempler une métamorphose aussi prompte d'un "être humain" (j'insiste sur les guillemets, si si) en coquelicot.

Cela ne dura qu'un instant, si bref, qu'Iori aurait aussi bien pu l'avoir rêvé... Ikaru, se sentant soudainement en danger remit bien vite en place ses barrières et retrouva sa fierté naturelle. Non mais ça va pas de parler comme ça aux gens?! Nous ne sommes pas intimes que je sache...

"Hum hum..."
Petit toussotement gêné avant de continuer, sur un ton presque doctoral et bien austère pour ce genre de banalités. Maître Tensui va vous parler aujourd'hui de ses préoccupations littéraires et artistiques, suivez bien s'il vous plaît, ceci est de la plus haute importance...
"Ce qui... m'intéresse dirons-nous, sont bien plus souvent des oeuvres directement héritées de la culture occidentale, culture qui me fascine tant au niveau de la musique que des aspects plus "terre-à-terre" tels que la cuisine ou encore les paysages, bien que je préfère sur ce dernier point, je dois bien l'avouer, le raffinement tout asiatique de nos jardins.

Pour être plus précis,

Non mais ça va, arrête mon grand... lâche-toi un peu, ou on aura même pas besoin de te cryogéniser pour que tu n'attrapes pas une seule ride d'expression...

je vous donnerais bien quelques exemples tels que... Prokofiev! J'adore Prokofiev voyez-vous... J'ai pourtant reçu une éducation tout ce qu'il y a de plus traditionnel, mais il faut croire que je suis plus influencé par mon côté allemand que par le sang paternel, japonais pour sa part. Autant suis-je presque allergique à certaines facettes de notre culture, autant suis-je très... sensible
il hésita et rougit légèrement à ce mot avant de continuer
à la musique, la danse, la littérature ou encore toutes ces formes d'art provenant de ces lointains pays, dans lesquels j'ai pourtant quasiment vécu tant mes voyages en ces contrées furent nombreux et marquèrent mon enfance..."

Silence

"Je suis désolé, je suis pire qu'au tribunal une fois lancé sur un sujet qui me tient à coeur... D'ailleurs c'est une bien curieuse passion que la loi me direz-vous... mais enfin, il y en a bien qui collectionnent les timbres postes, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas m'enfiler des articles de lois au petit déjeuner..."

Mon dieu...
Ikaru a fait une blague! Vite, qu'on appelle la presse! Non mais quel scandale! Oser faire de l'humour... bientôt vous allez voir qu'il va me fondre entre les doigts cet imbécile _tiens, justement... la rencontre avec Seiren se passe peu de temps après cet épisode... pardon, je divague/diverge...

Bref, comme vous l'aurez compris, monsieur "en mode congélation depuis perpette" était en train de se dérider un peu et perdre ses manières de vieille grenouille de bénitier austère telles qu'on peut en voir dans Volver _petit coup de pub à Almodovar qui est un réalisateur que j'aime beaucoup... et puis Pénélope Cruz est sublime dedans.

Néanmoins, comme on n'acquiert par herses et pont-levis sans un semblant de sueur, de larmes et de labeur, il va de soi que le shingiin n'était pas prêt à faire exploser ses murailles à grands coups de ris ou de folies dynamiteuses _c'est un mort qui n'existe pas, je le sais pertinemment, mais je m'en fous je fais ce que je veux, vous avez qu'à faire grève et ne plus répondre si je vous ennuie... je plaisante, reviens shishi, je veux continuer ce rp_ simplement pour un début d'une rencontre qui finalement se déroulait sous de plus doux climats que les sinistres augures le laissaient prévoir...

Iori se mis à rire légèrement… Enfin elle mit sa main devant sa bouche pour s’empêcher de gloussé. La jeune femme ne connaissait pas ce côté comique à l’avocat, gêné et drôle ces deux facettes qu’il pouvait arborer l’amusait beaucoup. Iori ne s’était jamais intéresser à un homme de sa vie… Pourquoi commencé maintenant ? C’était plus fort qu’elle… Tensui est quelqu’un d’attachant et son comportement le rend simplement mignon.

« Voyons, je ne vous jugerais pas sur vos hobbies. » *Vous seriez étonné de savoir quels sont les miens… »

Iori décida de s’amusé encore un peu avec Tensui qui jouait le rôle du petit puceau qu’ont voit souvent dans les films. Elle voudrait savoir comment il réagirait à un contacte physique, et pour ce, le pied d’Iori glissa légèrement vers l’autre bord de la table… Et d’un mouvement gauche droite elle commença à faire du pied au jeune homme attendant sa réaction, ajoutant en plus un de ces regards intenses et un sourire aguicheur.

« Vous savez finalement je ne regrette pas d’être venue à ce rendez vous êtes quelqu’un d’intéressant… Pour une fois je trouve que ma mère à eu du goût. » *Au moins il ne s’agit pas d’un vieux dans la quarantaine avec la perruque laqué qui cache sa calvicie…*

Comment réagirait Ikaru s’il savait qu’elle était le genre de femme à reluquer la poitrine d’une autre ? Serait-il choquer d’apprendre qu’il est fiancé à une lesbienne ? Comment prendrait-il qu’elle n’a qu’une confiance limitée en la gente masculine. Iori ferait mieux de le lui dire… Maintenant que leurs destin était lié et qu’ils n’ont pas les nerfs nécessaire pour bravé une décision prise par leurs mère.

« Bien que nous soyons très différent, j’espère que nous nous entendrons bien. Et j’espère que ma petite différence ne vous mettra pas dans l’embarras. »

Elle avait réussi à placé subtilement une perche pour qu’Ikaru s’y intéresse… Franchement maintenant tout ce qu’il devait dire c’est « et quel est cette petite différence ? ». Iori y répondrait sans mentir et avec la plus grande franchise.

« Je ferais des efforts en ce qui vous concerne. Vous savez je ne suis pas habitué au fait de devoir être lié à un homme désormais. »

Elle se tut et attendit ce qu’il aurait à y répondre.

Les yeux brillants d'une colère contenue alors que l'avocat se braque et se retranche aussi sec derrière ses murailles et même au plus haut de son donjon, il tente de refluer cet élan de rage et laisse entendre une voix soufflant comme un blizzard dans l'atmosphère soudain beaucoup plus tendue (et je parle JUSTE de l'atmosphère, bande de pervers)

"Cette conduite n'est pas digne d'une dame de votre rang."

Il la fixe dans les yeux...
Rapport de force.
Qui cèdera en premier? Lui, en gueulant comme une de ces bourgeoises endimanchées et sautant sur sa chaise à la vue d'une souris ou en attrapant sa veste avant de partir avec une démarche roide et sèche digne d'un de ces anglais qui ont le cheval des convenances en travers du cul...? Ou bien Okane se déciderait-elle à lâcher sa jambe au lieu de jouer au pitbull?

"Okane..."

Son regard s'adoucit un peu, et ce nom semble faire figure d'amnistie, soupir de paix dans la guerre qui les étreint tous...

"Vous êtes une femme incroyable, ne serait-ce que de part votre position, votre force de caractère pour vous maintenir en place dans cette société machiste... Et je vous respecte pour cela, entre autres..."

Mais... Il n'y aura pas de mais. Ce ne sont pas les excuses habituelles "tu es belle, intelligente, patati patata... mais je ne suis pas prêt pour une vraie relation" ou autre baratin vous laissant la désagréable impression que l'autre a pitié de vous ou essaye d'adoucir le "choc" d'une mauvaise nouvelle, amortir un peu la chute...

Non, au lieu de cela il analyse ses paroles et... sourit. Son regard pétille, de la même lueur d'amusement que lorsqu'il découvre la stratégie d'un adversaire, et comme sur un jeu d'échec, peut donc prévoir plusieurs coups d'avance...
La question qu'elle lui tend, qu'elle lui offre presque sur un plateau d'argent... Il s'en fout. Il la dédaigne, s'en débarrasse et la jette. Parce qu'il n'accepte pas d'entrer dans le jeu d'un autre, parce que cela signifierait se laisser guider, et qu'il préfère le rôle de cavalier. Alors plutôt que les mots attendus, il en laisse d'autres franchir ses lèvres.

"Vous savez... si vous avez quelque chose à me dire, à propos de votre différence ou quoi que ce soit d'autre... faîtes-le. Je crois avoir entendu et vu suffisamment pour ne pas m'offusquer de ce que vous me confierez. Mais évitez je vous prie les insanités: je ne suis pas suffisamment masochiste pour apprécier les insultes.

Une légère plaisanterie alors qu'il reprend peu à peu le contrôle de ses esprits et par là-même la situation. Okane est une fine mouche, et se révèlera certainement un adversaire coriace dans les temps à venir. Néanmoins, pour le moment ils ont besoin de s'allier pour trouver un moyen de contourner l'edit parental (enfin surtout maternel) et c'est pourquoi le shingiin compte s'assurer une certaine coopération de la part de la belle... du moins pour cette affaire, quitte à devoir s'affronter sur d'autres plans.

» Quand les paroles s'envolent...