Onnagokoro to akinosora [Libre]

Le bureau n'était éclairé que par la petite lampe qui trônait dans le coin de se dernier. Tout était parfaitement rangé, classé, empilé et disposé au millimètre prêt. La pièce avait des allures de boutique d'ameublement tant la place pour la personnalité du locataire était inexistante. La seule chose qui détonait dans cet environnement entretenu par une personne probablement maniaque, c'était cette fenêtre grande ouverte sur une pluie battante. Dehors, un orage hurlait, et sans doute les feuilles du bureau auraient volé en tout sens s'il n'y avait pas eu un énorme presse-papier en marbre pour les retenir. Les éclairs zébraient le ciel, éclairant le bureau à intervalle régulier, dans une teinte glaciale, sinistre. Le tonnerre faisait vibrer le verre de la fenêtre, la lampe de bureau avait même clignoté quand une détonation plus proche que les autres avait poussé ses vibrations jusque dans les pierres des murs. Pourtant, debout dans l'encadrement de la fenêtre, les cheveux mouillés, entourée d'une simple serviette d'un blanc immaculé, la silhouette de la Shatei-gashira restait inébranlable.

Les orages avaient toujours eu un aspect fascinants, tant par leur violence que par leur rapidité de passage. Déjà plus loin, le soleil perçait le ciel noir, faisant apparaitre un arc-en-ciel. Mais ce n'était pas la petite symphonie de couleurs au loin qui plaisait à Kaede. Ce qu'elle aimait, c'était le cri du ciel, les coups de tonnerre qui ne la faisait plus trembler depuis qu'elle avait appris à marcher. Mais elle aimait ces coups, cette lumière cinglante qui déchirait le ciel, ces nuages noirs qui se bousculaient, se chevauchaient dans le son d'un troupeau au galop. Les orages avaient toujours été fascinant, pour elle.

Mais les grosses gouttes déjà commençaient à diminuer. Le vent hurlait moins fort, ses mèches de cheveux encore collante par l'eau ne frémissaient même plus sous les souffles du vent. L'orage se fatiguait. Le ciel était pourtant clair quand elle s'était éclipsée dans la salle de bain, après avoir mis de l'ordre dans ses dossiers, ceux-là même rangés avec une précision maniaque sur le bureau. Il était temps pour elle de cesser d'admirer le spectacle et de passer à autre chose.

Kaede se détourna de la fenêtre qu'elle referma avant de quitter la pièce. A côté, un somptueux salon avec une double porte sur le couloir ne l'intéressait qu'à peine. Elle le traversa sans même y jeter un regard. De l'autre côté, une autre porte était ouverte sure sa chambre, sa destination du moment. Sur le lit, un tailleur pantalon était soigneusement posé, impeccablement repassé. Pourtant elle n'y prêta pas d'attention non plus. Plus loin, la salle de bain était encore éclairée. Elle s'y glissa, soucieuse d'achever ce qu'elle avait commencé. Son sèche-cheveux était branché, elle termina donc de faire fuir l'humidité dans ses mèches aux reflets acajou. Le linge retrouva sa barre de suspension, elle revint nue dans la pièce précédente. Mais là encore, l'habillage patientera quelques instants, ces instants qu'elle prenait pour s'agenouiller à côté de son lit, glisser un bras sous celui-ci et tirer à elle l'étui de son violoncelle. Elle ne comptait pas l'éprouver aujourd'hui, elle n'avait pas de temps à accorder à son seul loisir pour le moment. Mais voir les reflets chaleureux du bois, caresser les cordes détendues du bout des doigts, en pincer une sans qu'un son convaincant en sorte faisait partie de ces choses qu'elle s'accordait chaque jour, un peu comme un rituel.

Un rituel de bien courte durée. Le violoncelle disparu à nouveau dans son étui qu'elle repoussa sous le lit. Sans plus traîner, elle enfila un ensemble de sous-vêtements aussi beaux qu'hors de prix avant d'enfiler son chemisier blanc qu'elle glissa dans le pantalon qui prit aussi place sur elle. Pour compléter le tout, un petit corset brodé enserrant sa taille et s'arrêtant sous sa poitrine sublimait le tout. Elle n'ajouta que ses chaussures pas très haute (elle était déjà bien assez grande) et une faible touche de maquillage ne serait-ce que pour l'image qu'elle se devait de véhiculer. Elle termina par éteindre la lumière et quitter la chambre pour la refermer avec soin, cachant son petit jardin secret comme s'il avait s'agit d'un réel trésor. Dans le salon, posé sur un fauteuil, son blouson en cuir et son casque de moto attendaient sagement. Peut-être qu'elle devrait faire un tour ce soir, histoire de faire ses vérifications par surprise.

Mais quelques coups retentirent contre sa porte. Au lieu d'enfiler son blouson, elle porta son attention sur l'entrée. Qui venait frapper à sa porte à une heure pareille? Elle haussa à peine un sourcil avant de prononcer un "entrez" à l'intention de la personne inconnue.

Dehors, la pluie avait cessé.

Quel temps pourrie vraiment, la journée ne pouvait être pire… Bien que la pluie avait cessé Iori ne pensait pas pouvoir retrouver cette personne. Peut être était-ce parce qu’elle ne se sentait pas à l’aise avec ? Non il s’agissait plus du fait qu’elle n’arrivait pas à cerner cette Shinoda-san, à chaque fois qu’on croit l’avoir comprise elle montre un comportement totalement différent, comme le dicton le dit « On ne met pas deux coq dans la même basse-cour », enfin dans leur cas se serait deux lionnes. Cependant entre carnassier il y a des moments où il fallait trouvé un terrain d’entente.

Les gardes firent entrer Iori, qui fut reçue avec tous les hommages et le respect qui lui était dû, sentiment qu’elle n’eu pas à ça visite chez le clan Sensu. Ces deux maisons était finalement mener de façon bien différente. Ont lui rapporta qu’elle était attendu à la chambre de la patronne, Iori se senti un peu jalouse de la façon dont Shinoda-san tenait ses hommes, les siens dégoulinait de désirs rien qu’en la voyant espérant sans doute plus qu’une relation professionnel avec elle.

*Chapeau*

La jeune femme parcouru les marches, scrutant au même moment la décoration que pouvait lui offrir le manoir des Shukon, qui était « trop » occidental à son goût. L’atmosphère sombre et stricte de cette maisonnée ne l’attirait pas au contraire elle se sentit un peu sous pression. Iori arriva à la chambre qu’on lui à indiqué et toqua à la porte, elle entendit la voix de Shinoda Kaede lui donnant la permission d’entrée. La Shateigashira pris soin de vérifier qu’elle soit présentable. Pas de danger elle était toujours aussi classe, c’est alors qu’elle se saisie de la poignée de la porte et doucement ouvrit la porte. Elle entra avec grâce et ferma la porte derrière elle.

Avançant vers sont hôte, Iori se courba.

« Merci de bien vouloir me recevoir Shinoda-san. »

Elle se redressa, dévisageant de part et d’autre cette femme qui s’habillait quand même de façon plus décontracter qu’elle. Il n’y avait rien à dire sur Shinoda Kaede, attirante et avec un regard félin qu’elle homme ne succomberait pas si elle se décidait à le charmer ? Cependant son caractère n’était pas celui d’une prédatrice, il est très différent à cerner. Okane Iori allait à présent converser avec une femme aussi belle et dangereuse qu’elle, franchement elle ne savait pas à quoi s’attendre mais elle ferait de son mieux pour que tout se passe bien.

« J’espère que vous vous sentez d’humeur à parler affaire avec moi très chère. »

Avec un petit regard aguicheur en plus de ces paroles, Iori commença son offensive.

Dès que la porte s'entrouvrit, Kaede eut sa réponse. La venue d'Okane-san avait été annoncée, sans réelle précision d'ailleurs. Au moins ses hommes l'avait accueillie comme il se doit.
Elle resta un instant immobile, détaillant la jeune femme. Elégante, comme à son habitude. Quoiqu'un peu stricte tout de même. Elle n'avait q'une chose à lui envier: sa facilité à sourire.
Okane restait féminine quand Kaede ne voyait la féminité que comme un accessoire dont un peu se passer quand on sait frapper. Ce devait être une question de priorités et de méthodes, tout simplement.

"Okane-san..."

A peine une vague courbette. Décidément elle pouvait avoir l'air hautaine quand elle voulait.
Mais si les deux pouvaient être des lionnes, Kaede était sur son territoire et c'était là toute la différence du moment. M
ais étrangement, elle appréciait Okane, même si elle ne le montrait pas. Sans doute une part de respect pour une autre femme qui avait réussi à grimper autant d'échelons qu'elle.
Et même si les Shukon restaient le clan le plus influent, les autres ne méritaient pas le mépris pour autant.

"Tout dépend des affaires en question."

Il fallait aussi qu'elle y trouve un intérêt, sinon à quoi bon? Kaede se détourna de la jeune femme, l'invitant d'un mouvement de la main à prendre place sur un fauteuil.
C'était tout de même plus agréable pour parler affaires, et le bureau aurait offert un cadre trop stricte à l'échange.

"Puis-je vous offrir un verre avant de débuter cette entrevue?"

Pure politesse peut-être. Le ton de Kaede ne traduisait absolument rien. Ni sympathie, ni antipathie, pas même de la méfiance.
Mais ce n'était pas une raison pour faire entorse aux bonnes manières, n'est-ce pas?

Iori se demandait comment la tacite Shinoda Kaeda réagirait à sa proposition d’affaire… La supporterait-elle ? La dénoncerait-elle ? Après tout Iori s’apprêtait à faire quelque chose de très très dangereux. Les mots de Shinoda-san sortirent Iori de son état de pensé pondéreuse, elle saisie l’occasion de cette invitation pour se mettre à son aise en s’assaillant d’elle même sur l’un des fauteuils à disposition.

« Oh, se sera avec plaisir. Je vous remercie de prendre soin de moi. »

Oui, l’ alcool l’aiderait sûrement à se sentir plus à l’aise et détendrait probablement la dense atmosphère qui s’est créer à peine avoir rencontrer Shinoda Kaede-san… Mais Iori sait reconnaître quelqu’un de dangereux quand elle croise son regard. Elle se dit au fond d’elle même qu’une femme qui à l’air aussi désintéresser de tout doit avoir un côté des plus sombre, mais elle se dit « pas grave fait avec ! », Quelle pensée misérable se dit-elle au fond d’elle même…

Un air sérieux s’afficha sur le visage de Iori, attendant quand même un peu son verre…

« Shinoda-san, je vais aller droit au but.»

Iori ferma les yeux et regarda tout autour d’elle… Elle espérait que Shinoda-san n’était pas le genre de personne à enregistrer ces entretiens…

« Venez par ici, ce que je vais vous proposez pourrait vous faire perdre pied… »

Iori attendit que son hôte prenne place, elle préférait aussi la savoir assise… Simple question de sécurité se disait-elle… Ce qu’il était difficile de mener des affaires la conscience chargé…

« S’il vous plaît… »

Kaede resta immobile quelques secondes, observant sa consœur. Elle s'installa finalement, acceptant son verre. Alors elle se détourna pour se diriger le plus naturellement vers le petit bar qui trônait à l'angle de la pièce. Elle se baissa, sortit un petit plateau, deux coupelles, et une petite bouteille en terre cuite joliment peinte. Du saké, de la meilleure qualité possible. Le genre d'alcool qui apparaissait comme hors de prix et qu'on ne consommait que lors d'occasions particulières. L'arrivée d'une shatei-gashira méritait bien cette attention. Après tout, la tranquillité entre les clans doit absolument se faire entretenir.

Elle referma la petite porte du bar et se releva, plateau en main, revenant sur ses pas pour rejoindre le centre de la pièce. Elle déposa le plateau sur la table basse, fit glisser une coupelle sculptée jusque vers Iori, et ouvrit le flacon en terre cuite. Elle y versa un peu de saké, avant de faire pareil avec sa propre coupelle, puis elle s'essaya à son tour, dans un fauteuil pile en face de celui d'Iori.
Ses prunelles pâles s'étaient posées sur sa semblable visiblement bien sérieuse tout à coup. Elle ne répondit rien à sa volonté d'aller droit au but. C'était plutôt une qualité aux yeux de Kaede qui n'aimait pas vraiment tourner autour du pot quand il s'agissait d'affaires.

Okane lui paraissait étrangement... Inquiète. Surtout dans sa manière de regarder autour d'elle. Peut-être qu'elle s'imaginait surveillée. Ce qui aurait été le cas dans les couloirs ou dans d'autres pièces du manoir. Mais Kaede avait eu des exigence toutes particulières concernant ses propres appartement. Pas de vidéo, pas d'enregistrement de son. Ce qui se passait ici devait rester officieux. Il fallait dire qu'elle ne voulait pas avoir de preuves matérielles ou visuelles si elle en venait à mettre un invité en pièces dans son salon.
Quant aux conversations... Elle pourrait faire ce qu'elle voulait de ce qu'elle pourrait entendre. Pas besoin d'enregistrement pour faire du chantage. Kaede avait toujours eu des méthodes plus... Radicales.

"Vous pouvez parler en toute tranquilité dans cette pièce. Et rassurez-vous, je ne perds pas pieds aussi facilement."

Sa voix restait toujours sur un ton égal et détaché, à croire qu'elle était loin, très très loin du contexte actuel. Et pourtant il n'en était rien. Une shatei-gashira qui se déplace en personne et sans escorte... C'était assez peu commun. Soit elle ne voulait pas qu'on remarque sa présence ici, soit elle avait des informations douteuses à partager. En tous les cas, Iori avait des choses à cacher pour agir ainsi.

Kaede se pencha en avant, saisit sa coupole entre ses doigts et se laissa aller en arrière, confortablement installée, croisant délicatement les jambes. Elle ne se détourna pas un seul instant d'Iori, la regardant droit dans les yeux, avec cette froideur si caractéristique et involontaire. Elle observait juste, comme un rapace à l'affut d'une proie à déchiqueté, quoique dans le cas présent la proie était les informations que les changements d'expression d'Okane pourraient donner.

« C’est rassurant de vous l’entendre dire. » Répondit-elle à Shinoda-san.

Iori poussa un petit soupir… et attendit que Shinoda san se mette à l’aise à sont tour. La Shatei-gashira ne savait vraiment pas comment aborder le sujet… Mais elle prit quand même son courage à deux mains…

« Que diriez vous de vous associez à moi ? »

Elle s’arrêta de parler un bref moment cherchant à déceler la moindre éruption de sentiments d’incompréhension.

« Vous savez qu’elle est la situation actuelle j’en suis sûr. Avec la fragilisation du clan Sensu nous sommes devenu en quelques sorte faible… »

Oui c’était le mot, après tout sans le nier le clan Sensu consolidait le pouvoir des clans Shukon et Jumoku. Partageant les marcher, s’associant même parfois lors d’affaire délicate et le respect du territoire et des affaires de chacun.

« Franchement, je dois vous le dire… Shinoda san je veux faire en sorte que tout redevienne comme avant et éliminé la source de nos ennuis présent. »

Iori s’arrêta net cherchant a déceler une quelconque émotion chez son hôte. Elle était inexpressive, mais elle devait se posé des questions intérieurement. La jeune femme décida de ne pas s’arrêter là et de continuer la conversation.

« Ne pourrions nous pas faire quelque chose concernant Sensu dono ? L’éliminer serait une bonne option, ne lui laissons pas le temps d’arriver jusqu’au procès et personnellement je pense qu’il à fait son temps, placé quelqu’un à la tête de son clan serait aussi une bonne idée. »

Okane Iori s’arrêta là, assise en position tailleur attendant la réponse de Shinoda san. Après une longue minute, l’air devint quelque peu dense signe que l’atmosphère régnant sur dans la pièce devenait un peu gênante… Iori perdit patience et ajouta.

« Qu’en dite vous ? »

Le silence... C'est fou ce qu'il est utile dans ce genre de cas. Quand Okane parla d'association, Shinoda ne bougeait plus. Sa coupole resta en suspension devant elle, au bout de ses doigts. Elle haussa à peine un sourcil, signe d'incompréhension peut-être. Ou alors elle pouvait aussi tout simplement prendre sa consoeur pour une folle. Mais elle ne dit absolument rien, attendant la suite. Il devait forcément y avoir une suite. On ne balance pas ce genre de suggestion s'il n'y a pas un but précis derrière. Shinoda baissa sa main, sans avoir pris la moindre gorgée de saké. La suite devait justifier la question, alors... Et bien elle attendait, tout simplement.

Kaede n'ignorait effectivement rien de la situation actuelle. L'Oyabun des Sensu étant hors jeu, son clan battait parfois de l'aile, et les affaires s'en trouvaient considérablement ralenties. Qui plus est, un chef qui se fait avoir par la police n'est pas très malin. Il a dû se faire piéger en beauté. Si ça se trouvait, le clan Sensu devait encore être truffé de traîtres, ce qui était d'autant plus gênant en sachant qu'ils pouvaient à partir de là infiltrer et les Shukon, et les Jumoku. La situation actuelle était tendue, c'était un fait. C'est bien pour ça d'ailleurs que Kaede avait décuplé ses surveillances, tenant à l'oeil les membres de son clan, allant de l'homme d'affaire à la prostituée sur le trottoir. Simple question de... Prudence.

Eliminer la source de ce problème, ça par contre c'était autre chose. Shinoda ne bougea toujours pas, parfaitement impassible comme à l'accoutumée. Elle savait très bien ce qu'Okane voulait dire par là. Après tout, l'une comme l'autre devaient avoir à faire régulièrement avec ce genre de cas de figure. Mais supprimer le problème, ça voulait dire supprimer l'Oyabun. Plus de chef, plus personne à cuisiner chez les flics, Quant aux traîtres, ils s'empresseront de mettre les voiles en apprenant que les yakuzas pouvaient aller jusqu'à détruire les hautes sphères si elles s'avéraient gênantes pour la majorité des membres. Mais Kaede n'eut toujours pas de réaction. Elle attendait juste une confirmation, pour être certaine. Et surtout, quelque chose dans le regard d'Iori qui pourrait montrer qu'elle se fichait d'elle. C'est bien pour ça qu'elle ne cillait pas et continuait de la fixer droit dans les yeux.

La confirmation ne tarda pas à arriver. Alors elle voulait vraiment supprimer l'Oyabun. D'un point de vue purement professionnel, il est vrai qu'il n'était pas si performant que ça. Pour preuve, il n'avait même pas prévu des remplacements efficaces s'il venait à être immobiliser. Sans d'autres dirigeants, le clan Sensu aurait déjà disparu. Heureusement qu'il y avait des personnes comme ce Sawada pour veiller à la bonne marche des choses. Elle ne répondit pourtant pas. Au lieu de ça, elle releva la coupole de saké devant ses lèvres et en prit une gorgée. De base, elle n'aurait rien contre cette suppression radicale. Mais qu'en dirait son patron à elle? Logiquement, il n'y verrai pas d'inconvénient, que des avantages. Mais il fallait tout de même s'assurer de tout ça. L'impatience d'Iori était palpable.

"Il va me falloir en parler à mon Oyabun. Ce genre de problème ne se règle pas sur un coup de tête."

Une gorgée de plus, la coupole était vidée. Kaede se pencha pour la déposer sur la table basse avant de se laisser à nouveau aller en arrière, les mains posées sur les accoudoirs de son fauteuil.

"De plus, ce n'est pas le genre de mission que l'on peut confier à de simples assassins. Quelqu'un va devoir se salir les mains. Et quelque chose me dit que ce ne sera pas vous, n'est-ce pas?"

Elle plissa les yeux, un peu accusatrice peut-être. Mais elle n'avait pas tort. Elle doutait qu'Iori irait elle-même presser sur la gâchette ou briser la nuque de Sensu-dono de ses mains.

Quand Shinoda san porta à sa bouche la coupe de saké pour la première fois, Iori avala systématiquement sa salive. Mais quand sa consœur se mis à parler elle se sentit un peu soulager, de façon mâture et réserver Shinoda Kaede fit que la situation soit moins pesante… Iori au fond d’elle même pensa que son hôte devait penser qu’elle avait une case en moins mais franchement supprimé quelqu’un de cet importance il faut vraiment réfléchir et avoir une grande résolution se dit-elle.

Shinoda san reprit une gorgé de sa coupe de Saké et quelques instant après son intelligence des plus acéré lui fit marquer un point.

"De plus, ce n'est pas le genre de mission que l'on peut confier à de simples assassins. Quelqu'un va devoir se salir les mains. Et quelque chose me dit que ce ne sera pas vous, n'est-ce pas?"

Et oui Iori allait y venir, décidément il ne fallait pas sous-estimé cette femme. Shinoda Kaede monta encore d’un cran dans l’estime d’Okane Iori. Très bien se dit Iori, décidant d’aller jusqu’au bout, un petit rire s’échappa de la bouche de la jeune femme se décidant à ne plus laisser traîné les choses.

« Décidément Shinoda san, vous m’épatez. Vous êtes encore plus perspicace que le croyais. J’allais y venir justement… Je ne suis pas du genre a m’abaisser à ce genre de chose je vous l’accorde, le sang je l’ai déjà vu coulé bien assez. Mais nos affaires sont menacé, je me dois d’agir comprenez moi. Si j’avais une aussi bonne relation avec les politiques que votre clan j’aurais en sorte que tout se passe sans vous impliquez soyez en sûr, mais voyez vous je ne peux que me tourner vers ceux qui auraient accepter cette idée folle qui à germer dans mon esprit. »

Iori se décida à boire un peu de se Saké, qu’elle porta en toute délicatesse à sa bouche. Un bref instant passa, les deux femmes se regardèrent dans les yeux attendant que l’une prenne la parole.

Finalement ce fut Iori qui parla.

« Je dois quand même vous avouez, que Genma Jumoku dono n’est en rien au courant du pourquoi de ma visite, je suis la seule à soutenir cette idée… »

La jeune femme portait en trop grand respect l’honneur de son boss pour l’impliquer dans ces plans. En espérant que cette révélation ne freine en rien leurs relations du moment, Iori goûta de nouveau à cet excellent Saké de la réserve de Shinoda san.

Perspicacité pour certain, prudence pour Kaede. Ce n'est pas vraiment qu'elle voulait être maligne, c'est surtout qu'elle ne voulait pas s'attirer des ennuis trop ingérables. Comme tuer un chef de clan par exemple. C'était audacieux. Peut-être un tout petit peu trop. Du moins trop pour uns shatei-gashira seule. Mais à deux, c'était un peu plus plausible.Okane avait cependant raison sur un point. L'accès à l'Oyabun était restreint. Il fallait avoir des atouts politiques, et ça, c'était un travail d'influence. Le clan Shukon avait une longueur d'avance dans ce domaine. Mais de là à accéder à Sensu-dono... C'était faisable. Mais une personne seule, qui ne laisse pas de trace et qui ne perde pas de temps.

Kaede n'avait confiance en personne à ce niveau-là. Si ce genre de travail était râté, les yakuzas se retrouveraient tous sans exceptions pris dans une guerre des clans. Et il fallait à tout pris l'éviter. Transformer Tokyo en champs de bataille risquait de provoquer beaucoup trop de dégâts. Il fallait une personne fiable, capable d'abattre l'Oyabun sans hésiter. Et il était tout aussi évident qu'Iori n'avait pas l'intention de le faire elle-même. Shinoda restait toujours silencieuse, juste pour jauger sa consoeur. Elle était vraiment prête à prendre des risques visiblement.

Une simple preuve, elle avouait que son propre patron n'était pas au courant de ce... Plan. Si les seconds commencent à faire dans l'assassina politique sans le signaler aux têtes pensantes des clans, ça risquait aussi de poser problème. Heureusement alors qu'elle n'enregistrait rien dans cette pièce. Parce qu'avec un aveu pareil, Iori pouvait elle-même devenir une cible à abattre. Pour être une idée folle, c'était effectivement une idée folle.

"Pour préparer une telle exécution, vous êtes consciente qu'on ne peut se servir de personne... Et si vous ne vous salissez pas les mains, il va falloir que je le fasse pour vous."

Elle préférait le rappeler, au cas où... Dans l'emportement, des gens se montrent souvent distraits. C'est bien pour ça qu'elle reste parfaitement détachée. Pour avoir le recul nécessaire à une bonne décision. Shinoda baissa un instant les yeux, pour la première fois depuis l'entretien. Elle paraissait pensive, mais pas moins attentive.

"Si cela ne tenait qu'à moi, je m'occuperai de cette gêne avec plaisir, mais..."

Elle releva les yeux dans ceux d'Okane, toujours identique, froide et presqu'un peu sinistre.

"Je ne peux rien faire sans l'appréciation de mon propre Oyabun. Après tout, c'est la réputation du clan Shukon qui est mise en jeu si cette affaire risquait de s'ébruiter."

C'était un fait. Et puis Kaede ne se lançait jamais dans des histoires avec les autres clans sans avoir d'abord l'aval de son patron. Okane devait avoir conscience que si elle demandait de l'aide à Shinoda, l'Oyabun du clan Shukon devrait en être informé.

« Je comprend tout à fait, ne vous en faite pas. » Dit-elle sur un ton froid.

Iori savait qu’elle aurait se genre de réponse… Mais elle se dit qu’elle devait appâter un peu plus le client pour qu’il marche avec elle. Qu’est-ce qui pourrait intéresser le clan Shukon ? C’était une question qui ne se posait pas, Okane se déçut elle même en n’y est en pas pensé sur le moment.

« Sachez qu’avant tout vous y avez tout à gagner vous les Shukon. »

Un grand silence s’installa.

Iori se leva délicatement décroisant les jambes et décida de se promener un peu dans la pièce relativement bien décoré. Appréciant les goût simple de son hôte, la jeune femme de ces yeux placide scruta chaque côté de la chambrette pour finalement se retrouver derrière le fauteuil où est placé Shinoda san.

« N’êtes vous pas d’accord ? Réfléchissez à tout ce que pourrait vous apportez la disparition de Sensu dono. »

Iori s’approcha d’avantage derrière Shinoda san, appréciant l’aspect souple et brillant de la chevelure de sa consœur. Une femme aussi et confiante qu’elle ne pouvait que l’attirée, mais Iori pourrait que s’y brûler les doigts. Approchant encore et encore jusqu'à pouvoir toucher du bout des ongles les cheveux fins et long de son hôte. Prenant quelque mèche entre ces doigts et laissant glisser ceux ci dans la chevelure de Shinoda san.

« Imaginez, si Sensu dono venait à disparaître ne pensez vous pas qu’il faudrait quelqu’un apte à le remplacer ? Et il me semble que sa descendance n’est plus, placer quelqu’un de votre clan à la tête de cette famille renforcerai votre pouvoir n’êtes vous d’accord ? »

Iori ne pu s’empêcher de vouloir humez l’odeur de la soyeuse chevelure de Shinoda san attendant qu’elle ci s’éloigne et prenne une décision. Mais vraiment elle ne s’attendait pas vraiment à une réponse autre que « J’en parlerai avec mon boss ».

Comprendre? Elle en doutait. Il était clair qu'Iori voulait aller un peu trop vite en besogne. Kaede restait d'un calme olympien, quand sa consoeur, elle, montrait quelques marques d'impatience. Elle la suivit des yeux, durant tout son déplacement, ses prunelles glacées glissant sur le corps d'Iori quelques secondes. Kaede ne s'attarda pas vraiment sur des considération esthétique. Non, ce qui la dérangeait, c'était ce déplacement, jusqu'à venir derrière elle. Mauvais choix de venir chatouiller un yakuza dans le dos. Pourtant elle ne réagit pas, ne cherche même plus à la regarder. Au lieu de ça, elle se sert une autre coupelle de saké qu'elle porte devant ses lèvres, humant le parfum de celui-ci, reversant au passage quelques gouttes de cet alcool dans la coupelle d'Okane. On ne laisse jamais le verre d'un invité vide, même à moitié.

Elle cherchait à vendre son plan comme on vendrait de la marchandise sur un trottoir. Des avantages, bien sûr qu'il y en avait. Sinon Kaede aurait déjà fait partir sa consoeur de ses appartements. Le simple fait que la conversation suive son court prouvait qu'elle était d'accord. Mais le fait est qu'une décision pareille ne pouvait pas uniquement dépendre d'une shatei-gashira, aussi influente qu'elle puisse être. Il lui fallait l'accord de l'Oyabun avant de se salir les mains en risquant la réputation d'un clan entier. L'assassinat n'est jamais très bien vu. Même dans la mafia.

La main libre de Kaede parti en arrière. Iori était vraiment trop proches. Les doigts de Shinoda saisirent la nuque de sa consoeur pour l'attirer un peu plus en avant, tournant son visage tout près du sien. Sa main tenait l'arrière du cou d'Okane avec fermeté, pour l'empêcher de reculer. Mais étrangement, elle n'avait rien de brutal. Au contraire, malgré la fermeté, son geste aurait presque pu paraître doux. Elle répondit, murmurant presque, son souffle venant caresser la gorge d'Okane.

"Comme je l'ai dit, ce choix ne dépend pas de moi. Il me faudra l'accord de mon Oyabun."

Et pour la première fois depuis le début de l'entretient, Kaede sourit. Oh, pas bien gentiment. C'était un de ces sourires malsain, de courte durée.

"Mais je sais que vous comprenez parfaitement ma position."

Ses lèvres effleurèrent un instant celles de sa consoeur, puis ses doigts se détendirent. Elle ne retenait plus la nuque d'Okane, lui permettant de se redresser le plus naturellement du monde. Peut-être qu'elle prendra mal ce geste, mais c'était sans importance aux yeux de Kaede qui reprit sur le ton de la conversation.

"Si j'abats l'Oyabun, il serait suicidaire de placer un membre des Shukon à la tête des Sensu. Autant dire tout de suite qui a supprimé leur patron. Il en est de même pour les Jumoku. Placer l'un des vôtres après un assassinat reviendrait à annoncer que vous êtes les meurtriers.

Simple question de logique. Dans d'autres circonstances, placer un membre de son propre clan à la tête d'un autre était un avantage certain. Mais après un meurtre, ce serait comme faire aveu du crime. Kaede ne voulait pas prendre un risque de ce genre.

"Il faudra choisir un Sensu pour reprendre la tête du clan. Mais dans ce cas, je veux que le clan Shukon ait un droit de regard sur le choix de la personne."

Elle prit finalement une autre gorgée de saké. A défaut de pouvoir taper l'incruste chez les Sensu, ils auraient au moins l'avantage de pouvoir choisir un chef compétent. Et ainsi. les Sensu pourront reprendre un peu de pouvoir, ce qui améliorera les affaires de tout le monde.

Iori pris peur un petit instant mais à l’instant de ce léger baisé elle se dit comme Wow » C’était là l’expression qui s’exprima au fond d’Iori.

Ni trop brutale, ni trop douce Shinoda san savait s’y prendre. Que se soit en affaire où dans ces relations, elle donnait cette impression. Un peu excité la jeune femme se redressa sur elle même s’écartant un peu encore sous le choque de ce qui venait de se passé… Elle s’attendait plus à être repoussée où quelque chose du genre. Mais elle préféra rentrer dans les détails encore une fois…

« Je sais qu’il serait très risqué de placé quelqu’un de chez vous sur le trône des Sensu et que se serait comme placé une cible sur celui qui proposera l’idée même d’un représentant… »

Okane avança d’un pas léger tournant autour du fauteuil de Kaede, cherchant le meilleur moment pour l’assaillir comme félin observant sa proie. Cependant il semblait que le gibier soit trop gros pour elle cette fois-ci…

« Je vous donne raison, il serait mieux de faire comme vous dite et stabilisé la situation, mais il risquerait d’y avoir une lutte pour le pouvoir au sein de cette famille ne pensez vous pas ? En général il arrive que les différentes parties se retrouve impliqué qu’elle le veuille où non… »

Iori se mis à réfléchir, puis reprit la parole.

« A moins que vous n’ayez quelqu’un en tête pour ce remplacement, si jamais ce plan venait à fonctionner. »

Après tout, beaucoup de personne capable pourrait assumer le rôle de chef, mais le plus capable de tous se trouvait déjà au sein de clan sur le déclin.

« Sawada-kun, ferait sûrement un bon leader » Une pointe de mépris se fit sentir et elle venait de lui manquer de respect avec tout ça en ajoutant le suffixe « kun ».

Iori ne savait pas pourquoi, mais ce glacier ambulant, ne lui revenait pas depuis la dernière réunion où elle avait participé. Peut être était-ce à cause de son intransigeance sur le fait qu’il ne voulait pas d’histoire d’ingérence de clan. Son « ce qui est dans la famille Sensu reste dans la famille Sensu »lui avait taper sur les nerfs.

« Mis à part lui je ne vois personne, Shinoda san. »

Iori était reparti dans son petit jeu de déplacement. Mais cette fois-ci, Kaede ne chercha même pas à la suivre des yeux. Le rapport de force avait été clairement établi quelques instants plus tôt, et Okane, malgré tous ses talents, n'était pas le seul et unique prédateur dans cette pièce. Kaede balançait sensiblement la coupole entre ses doigts, faisant danser le peu d'alcool qui restait dedans.

Iori continuait ses explications, ses réflexions, et elle les écoutait toujours avec la même attention. S'il fallait jouer l'avenir d'un clan, c'était en risquant celui des autres. Et elle comme Kaede ne pouvait pas choisir n'importe qui, ni n'importe comment d'ailleurs.
Au moins Okane comprenait son point de vue. Personne ne servira de cible dans le clan Shukon, ni dans le clan Jumoku. Les deux se devaient de surveiller leurs arrières, surtout en devenant la cause du changement de dirigeant.

De toute manière, quelle que soit la personne choisie, il y aura des dissensions. Les yakuzas avides de pouvoirs existaient partout. Le tout était de choisir celui qui en plus d'être ambitieux, se montrerait brillant dans sa tâche,e t ça, c'était une autre histoire.

Kaede repassa en revue les personnes qu'elle connaissait, ou dont elle avait eu des échos au sein du clan Sensu. Peu d'entre eux lui paraissaient à la hauteur. Vraiment trop peu. Sauf un, peut-être.
Elle pensa à Sawada à l'instant où Iori prononça son nom, non sans un certain mépris, il fallait bien l'avouer. Pourtant la proposition était censée, il avait fait ses preuves, il les ferait encore. Le tout était de le faire accéder au pouvoir. Une simple formalité. De ça aussi, il lui faudrait en parler avec son Oyabun.

"C'est un bon choix... Mais pourquoi le proposer alors que vous ne l'appréciez visiblement pas?"

Elle se doutait qu'Okane mettait de côté ses appréhensions personnelles pour le profit de tous. Mais curieusement, elle se demandait comment quelqu'un pouvait tomber aussi facilement en disgrâce dans l'estime de sa consoeur.
Elle ne lui semblait pourtant pas si méprisante que ça. Bien qu'elle avait entendu dire qu'Iori se montrait vite dure avec les hommes. Enfin ce n'était qu'une rumeur...

"En tous les cas, il me faudra juste un accord. Une entrevue avec mon Oyabun, et je pourrai vous confirmer l'affaire. Je suppose que lui aussi ne sera pas contre le fait de supprimer Sensu-dono."

Elle prit la dernière goutte de sake et reposa sa coupole. Décidément, elle seule profitait de l'alcool et du confort. Okane s'était plutôt montrée... Soucieuse de faire avancer son affaire. Dommage.

« Les hommes sont des animaux, qui ma foi mérite d’être apprivoisé de la plus sauvage des manière. »

Iori Aurait voulu continuer sur cette voix expliquant son dégoût pour la gente masculine.

« Cependant il arrive des moments où l’ont doit reconnaître les capacités d’un meilleur que soit. »

Un sourire s’afficha sur le visage fin d’Iori, tout ceci lui rappela de mauvais souvenir… Elle espérait que tout se passe bien avec Shukon dono, elle savait que la félonie de cette homme était sans borne en y repensant tout se passerait sans problème se dit-elle. Avançant pas à pas Iori passa de nouveau à l’attaque encore une fois dans le dos de Kaede tout en se courbant.

« Shukon dono est toujours aussi implacable et vigoureux pour son âge, prenez soin de lui, la vieillesse rattrape bien vite les être humains. »

Pendant qu’elle parlait elle ne cessait de caresser du regard les courbes de Shinoda san qui ne demandait qu’a être toucher. Cependant celle ci n’avait point la résolution de se laisser consumer par le désir d’aller plus que de posé ces mains les épaules de son hôte et de les caresser tendrement.

« Vous aurez sans doute comprise mon appréhension du sexe masculin, Shinoda san et vers lesquelles sont tourné mes préférences. »

Ces doigts parcourant les fines épaules de la demoiselle et lui susurrant aux oreilles tel un murmure.

« Dommages que je ne sois venus que pour affaire, aujourd’hui. » Pour finir par lui mordiller légèrement l’oreille.

Alors les rumeurs étaient fondée. Décidément Iori avait une idée bien arrêtée sur la question. Sans doute à cause de mauvaises expériences? Forcément. Il n'y a qu'avec le vécu que l'on apprend à aimer ou à haïr. Cette fois-ci elle se reporta sur sa consoeur, pour la dévisager un instant. Non, ce n'était pas de la comédie, elle éprouvait vraiment une haine viscérale pour les hommes. Kaede aurait presque pu avoir les mêmes pensées, si elle était capable d'avoir des sentiments extrêmes. En revanche elle mettait tout le monde dans le même panier. A ses yeux, hommes et femmes étaient sur un pieds d'égalités. Tous pouvaient être aussi bien des idiots que des génies. Pas de favoritisme sur le sexe d'une personne.

Mais heureusement elle savait aussi faire la part des choses. Si elle avait été trop restrictive avec les hommes, il n'y aurait pas beaucoup de représentants masculins hauts placés chez les Jumoku. Okane pouvait faire taire sa haine pour le bien de son clan. Elle se débrouillait bien! Pas étonnant qu'elle en soit arrivée à un poste pareil.

Quant à la remarque sur son Oyabun... Bonne question! Kaede n'avait pas cherché à savoir à quel point son chef pouvait être "vigoureux". Contrairement à certaines mauvaises langues, elle ne devait pas son ascension à des promotions canapés, mais plutôt à quelques manipulations et quelques exécutions bien placée. Quand on supprime la concurrence, beaucoup de choses s'en trouvent simplifiées. Enfin à chacun sa technique. Mais vu la répugnance d'Iori pour les hommes, elle non plus n'avait pas eu droit à la promotion canapé. Les femmes hauts placés chez les yakuzas étaient décidément redoutables.

Kaede suivait maintenant à nouveau les déplacement d'Okane avec un certain intérêt. Il fallait dire qu'elle recommençait à se montrer proche, et aussi un peu voyeuse sur les bords. Pourtant Kaede ne réagit pas, elle ne sembla même pas offusquée. Elle ne réagit même pas quand les mains de la jeune femme vinrent se poser sur ses épaules. Au moins elle savait à quoi s'en tenir avec certitude. C'était toujours bon de connaitre les préférences des autres, pour pouvoir mieux en jouer. Elle inclina même sensiblement la tête, relevant une main à nouveau, mais elle ne fit qu'effleurer le cou d'Iori, éprouvant par la même occasion la douceur de ses cheveux.

"Hm... Dommage, en effet."

Eh oui. On ne devait jamais mélanger travail et plaisir. Sa main retomba sur l'accoudoir de son fauteuil, elle suivit Okane du coin de l'oeil encore quelques instants.

"Je vous contacterai dès que j'aurai vu mon Oyabun. Nous conviendrons ensuite de l'arrangement de cette affaire."

Une manière polie de clore la conversation. A présent, soit Iori s'en retournait à ses activité, soit elle se réinstallait pour boire un verre. Dans les deux cas, il n'y avait plus rien à ajouter sur le clan Sensu.

Les dernières parole de Shinoda san résonnait encore dans sa tête, toute bonne chose avait une fin, il n’y avait plus grand chose à dire. La petite visite chez les Shukon allait donc prendre fin en cet instant.

Iori ressentait comme une envie de pouvoir rester et approfondir sa relation avec Shinoda san, une femme de poigne sachant ce qu’elle veut. Cependant d’autres affaire l’attendait, mais voulant rester un peu plus afin de répondre à certaine diligence de son esprit embrumer par le désir de connaître plus intimement son hôte. Les mains d’Iori se placèrent sur chacune des épaules de Kaede et avec douceur elle débuta un léger massage.

« C’est entendu Shinoda san, nous ferons comme cela. »

Iori regrettait le fait que l’atmosphère ne soit pas plus propice à ces petites folies qu’elle se passait en boucle concernant la femme sur lesquelles ces mains s’exerçait, de glace Shinoda san ne sembla pas trop réagir. Si elle avait eu le temps peut être que cela se serait passer autrement. Mais la Shatei-gashira sentait bien qu’elle ne serait pas la partie dominante si jamais quelque chose passe, bien que toute deux soit des femmes de pouvoir, leurs comportement sont complètement différent, Shinoda Kaede san était bien plus impitoyable et semblait avoir plus de présence qu’elle n’en aura jamais. On ressentait d’instinct que des deux femmes présente Iori serait sans doute celle qui se ferait dévorer, car comme elle le sait.

*Les plus forts n’ont point besoin de porter un masque.*

Iori n’était que dur avec elle même, supportant les événements et prenant des décisions parfois inhumaine. C’était son lot et elle fera avec jusqu'à la fin, Okane Iori en avait trop fait dans ce monde qu’est le crime organisé. En pensant trop, la flamme du désir crépitait de plus en plus faiblement. La Shatei gashira ne pouvait que partir, rien ne la retenait plus en ces lieux à présent.

Iori se courbant légèrement, déposa un léger baisé la joue de Shinoda san de ces lèvres rosé, signe que peut être il y aura d’avantage de ce genre de chose la prochaine fois.

« Veuillez m’excusez, d’autres affaire m’attende… »

Iori se dirigea vers le fauteuil où elle s’était assise, se saisissant de son sac haute couture. Se retourna vers Shinoda san et se courba.

« Je vous remercie de votre hospitalité, et dans l’espoir d’une réponse positive et qui sais peut être autre chose j’attendrai votre coup de fils. »

Un petit sourire malicieux s’afficha sur le visage de la Shatei-gashira, qui quand même n’avait pas trop d’espoir que Shinoda san ne l’appelle pour autre chose que pour le travail. Elle se dirigea vers la porte, ne regardant pas en arrière et se pressa de sortir de ce lieu quelque peu inquiétant qu’est le manoir des Shukon.

Shinoda pouvait être vraiment rabat-joie. Elle n'avait pas la moindre attention d'"approfondir" une relation avec Okane, pas dans un contexte pareil. Quoique... Non, d'abord les affaires, et après elle verrait, éventuellement. Elle ne pouvait nier que sa consoeur était tout à fait désirable, mais malheureusement, Kaede était plutôt du genre à éviter trop de frivolités avec des personnes qui pourraient lui nuire. Et Okane faisait partie de ces gens qui pouvait poser des problèmes dans le court de sa carrière.

Pourtant elle se montrait vraiment très attentionnée, Iori. A venir lu masser les épaules... Il était clair qu'elle savait ce qu'elle voulait, c'était toujours bon à savoir pour Kaede. Peut-être qu'Iori pourrait lui servir. La manipuler? Oh, elle n'irait jamais jusque-là sans en avoir vraiment besoin. Mis si occasionnellement elles pouvaient se distraire l'une l'autre, c'était toujours bon à prendre. Un sorte d'échange de bons procédés. A méditer. Mais elle restait toujours distante malgré l'effort visible d'Okane pour se rapprocher d'elle. Aujourd'hui, pas de place pour l'amusement. Pas avec ce qu'elle venait de lui proposer. Et Iori devait aussi avoir ce principe puisqu'elle n'insista pas vraiment.

Les sous-entendus étaient clairs, il était temps d'achever l'entretient, ce que Iori fit le plus naturellement du monde. Il aurait été déplacé pour Kaede de la mettre elle-même à la porte. Même le baiser la laissa de marbre, en tout cas en apparence. Il ne fallait mieux pas trop faire de propositions à quelqu'un comme Kaede. Enfin c'était Okane qui voyait. Elle s'inclina une nouvelle fois pour abandonner sa coupelle sur la table basse et se leva à son tour. Elle s'inclina en retour, dans les règles de la politesse.

"Le coup de fil ne saurait tarder. Pour des choses moins professionnelles, nous aviseront."

Il était clair que le prochain appel aurait lieu juste pour des raisons professionnelles. Shinoda préférait encore voir ce dont sa consoeur pouvait être capable avant de profiter de ses talents sur un autre plan. Elle la suivit jusqu'à la porte, et referma derrière elle, s'assurant d'un regard qu'aucun membre du clan ne la suivrait, ni dans les couloirs, ni ailleurs. Puis elle revint vers la table basse, referma la petite bouteille de saké, prit les coupoles dans une main et se rendit dans la salle de bain pour les nettoyer avant de tout ranger dans un ordre presque maniaque dans le petit bar.

Il était temps qu'elle aille s'occuper de cette affaire de manière un peu plus efficace. Kaede jeta un coup d'oeil à l'horloge qui trônait dans son salon. L'heure n'était pas indécente, son Oyabun devait sans doute être accessible en ce moment. Elle récupéra jeta un regard à son blouson et son casque qui attendaient sur un fauteuil. Tant pis pour son escapade, elle sortirai plus tard. Elle quitta alors ses appartements et s'éloigna dans un couloir à son tour...

» Qui vit la mort... [Libre]